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EXPOSITION - Jusqu’au 20 juillet, au Goethe-Institut « Objets trouvés » de Frauke Eigen : d’émotion et de rigueur...

Au Goethe-Institut (11, rue Bliss, Manara), une exposition, organisée par le Centre culturel allemand en collaboration avec UMAM Production, présente les œuvres photographiques de Frauke Eigen, sur les thèmes du Kosovo et de l’Afghanistan, rassemblées sous l’intitulé « Objets trouvés ». Jusqu'au 20 juillet. Du Kosovo à l’Afghanistan, en passant par la Bosnie, la Serbie ou encore un camp de réfugiés en Macédoine, l’itinéraire de la photographe berlinoise Frauke Eigen (diplômée du Royal College of Art de Londres) aurait pu être celui d’un reporter de presse. Sauf que les photos rapportées – depuis la fin des années quatre-vingt-dix – par la jeune baroudeuse allemande, bien que provenant de régions en crise, s’inscrivent dans une démarche opposée. Avec elle pas d’événements pris sur le vif, mais une approche artistique des êtres et des lieux faite de rigueur et d’émotion. « Ce ne sont pas les photos de conflits que je cherche en me rendant dans ces pays, mais au contraire des témoignages qui battent en brèche les clichés habituels véhiculés par la presse, notamment en ce qui concerne les images de guerre, de misère, d’atrocités, de femmes voilées, d’enfants en guenilles... », explique la jeune femme. Laquelle affirme s’immerger dans un pays, prendre le temps de le « ressentir » pour mieux en révéler les aspects méconnus ou simplement occultés par les événements. Pour mener à bien ses projets, Eigen n’hésite d’ailleurs pas à s’enrôler dans les missions humanitaires. Ainsi, dans la première partie de cette exposition consacrée au Kosovo, où elle s’était rendue en 2000, elle présente 12 images d’objets trouvés dans des fosses communes où avaient été enterrées des victimes du génocide. À travers ces photos en noir et blanc (tirage argentique) qui, plutôt que de montrer les cadavres des personnes massacrées, « portraiturent » leurs effets personnels : chemise, sous-vêtements, clefs, passeports, montre à gousset, etc., la photographe donne un précieux et émouvant témoignage de vies fauchées par la violence et la haine. Des objets qui évoquent l’âme de leurs propriétaires. À l’instar de cette montre à gousset, souvenir « transgénérationnel », retrouvée sur une jeune dépouille et dont on imagine qu’elle devait être portée en talisman, ou cette chemise froissée, maculée de boue, aux manches ouvertes comme des bras en croix ! Un témoignage poignant, sans doute plus éloquent que ces sempiternelles images de morts et de blessés qui, à force de s’accumuler et se ressembler, finissent par ne plus intriguer, donc par ne plus toucher. Et un cadrage, une mise en scène sobres et épurés qui, de ce thème macabre, font ressortir une étrange beauté. Espaces libres d’Afghanistan Une recherche esthétique inédite que cette artiste poursuit de diverses manières. Ainsi, dans la seconde partie de l’exposition, c’est un regard différent, admiratif, enthousiaste, qu’elle cherche à transmettre à travers ses photos d’Afghanistan. Dans une série de petits tirages (20 x 24 cm en moyenne), toujours en noir et blanc, elle dénonce les « clichés » attachés à ce pays. Une terre, assimilée dans le monde occidental à une prison sèche, aride et où les femmes sont opprimées, dont Frauke Eigen dévoile au contraire la sobre et sereine beauté. En montrant de magnifiques portraits de femmes aux visages découverts, simplement cernés d’un voile, et d’enfants aux regards intenses, ou encore des paysages ruraux, de vastes et libres espaces désertiques ainsi que d’autres, insolites, d’habitations troglodytes... Et pas un seul burka à l’horizon ! Atelier au Liban Actuellement à Beyrouth pour un séjour de trois semaines, au cours duquel elle va animer un atelier pour jeunes photographes et étudiants en photographie, sur le thème de leur « perception du Liban actuel », Frauke Eigen accumule les photos, mais aussi les sensations, émotions, atmosphères et couleurs du pays du Cèdre. Un Liban dont elle n’avait qu’une image confuse de combats, d’attentats et de morts, et dont elle a découvert « fascinée, la force de vie ». Une assertion certes un peu cliché (du moins pour nous Libanais) mais qui, traduite en photos par Eigen, peut réserver des surprises. Zéna ZALZAL
Au Goethe-Institut (11, rue Bliss, Manara), une exposition, organisée par le Centre culturel allemand en collaboration avec UMAM Production, présente les œuvres photographiques de Frauke Eigen, sur les thèmes du Kosovo et de l’Afghanistan, rassemblées sous l’intitulé « Objets trouvés ». Jusqu'au 20 juillet.
Du Kosovo à l’Afghanistan, en passant par la Bosnie, la Serbie ou...