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Cyclisme - Le tragique destin de Riis, Ullrich, Pantani et Landis Malheur aux anciens vainqueurs du Tour de France

Remporter le Tour de France reste le rêve de tout coureur même si le sort parfois tragique qu’ont connu les différents vainqueurs depuis 10 ans devrait inspirer la méfiance, voire la crainte. En 1996, le Danois Bjarne Riis triomphe dans la 16e étape à Hautacam, dans les Pyrénées, et scelle ce jour-là sa victoire dans la grande boucle. Ce succès fait sourciller certains observateurs qui affublaient alors le coureur de la T-Mobile du surnom de « Monsieur 60 % », en référence à son taux trop élevé d’hématocrite. Riis, devenu en 2000 le manager de l’équipe CSC, a avoué récemment avoir consommé de l’EPO, notamment pendant le Tour 1996. Dans cette confession qui a résonné comme un coup de tonnerre, le Danois a admis ne pas être digne du maillot jaune qu’il portait sur les Champs-Élysées. Les patrons du Tour l’ont entendu : son nom a été rayé du palmarès. Désormais, aucun vainqueur n’est mentionné pour cette année 1996. En 1997, l’Allemand Jan Ullrich bâtit lui aussi son succès dans les Pyrénées, lors de la montée vers Andorre-Arcalis, laissant sur place Richard Virenque et Marco Pantani. Ullrich, qui n’a alors que 24 ans, semble promis à un règne à la Miguel Indurain. La comparaison entre les deux coureurs est aussi facile qu’évidente. Durant l’été 2002, il est contrôlé positif aux amphétamines, mais explique avoir pris des « drogues récréatives » lors de soirées en boîte de nuit pour soigner des semaines de déprime consécutives à une opération du genou. Suspendu six mois, il reprend la compétition en mars 2003. Son nom apparaît trois ans plus tard dans l’affaire Puerto, une enquête sur les patients du Dr Eufemiano Fuentes, médecin au centre d’un réseau de dopage sanguin en Espagne. Ullrich est exclu du Tour avant le départ de Strasbourg en juillet 2006 et licencié par son équipe. En septembre, le parquet de Bonn confirme que les rapports de la police espagnole contiennent des éléments indiquant que le coureur s’est procuré des produits interdits dès 2003. Seul dans une chambre d’hôtel Le cas le plus dramatique est certainement celui de l’Italien Marco Pantani. Le grimpeur de Cesenatico remporte le Tour 1998, conclu dans la tourmente de l’affaire Festina. « J’ai certainement gagné le Tour le plus propre de ces dernières années », affirme avec aplomb l’Italien à la veille de rallier les Champs-Élysées. Mais ce sacre marque le début d’une lente et inexorable descente aux enfers. En 1999, il est exclu du Giro à la veille de l’arrivée à Milan, alors qu’il est porteur du maillot rose. Son taux d’hématocrite est supérieur à la limite des 50 % autorisés. Le dopage le rattrape à nouveau en 2001 et il est suspendu six mois tandis que son équipe n’est pas retenue pour le Tour du centenaire en 2003. Devenu le mouton noir du peloton, il sombre peu à peu dans la solitude, la drogue et la dépression. Le 14 février 2004, il est retrouvé mort des suites d’un œdème cérébral et pulmonaire dans une chambre d’hôtel de Rimini. L’autopsie révèle une surdose de cocaïne. Entre 1999 et 2005, le Tour n’aura qu’un nom à mettre dans son palmarès : Lance Armstrong. L’Américain, qui a triomphé d’un cancer des testicules diagnostiqué en 1997, devient le maître absolu de l’épreuve qu’il remporte sept fois d’affilée, record presque inhumain. Une telle domination ne manque pas de soulever des questions, notamment sur l’intégrité du coureur texan. Des ouvrages sont publiés sur la méthode d’Armstrong, mais l’Américain se défend pied à pied et nie avoir jamais consommé des produits interdits. Dans un rapport en mai 2006, l’UCI blanchit le septuple vainqueur, mais le doute persiste, notamment dans l’esprit des organisateurs du Tour. Lors de la présentation de l’édition 2006, ceux-ci ne cachent pas leur soulagement qu’Armstrong ne fasse plus partie du peloton. Son nom n’est jamais cité au moment de la cérémonie. En 2006 éclate le plus grand scandale de l’histoire de l’épreuve. L’Américain Floyd Landis arrive en jaune à Paris, mais quelques jours plus tard, les résultats des analyses tombent : le coureur de l’équipe Phonak a été contrôlé positif à la testostérone après sa victoire surprise à Morzine. Le Californien, ancien coéquipier d’Armstrong, nie avoir triché, mais ses dénégations paraissent peu convaincantes. Il fait actuellement l’objet d’un procès et son nom a été officiellement effacé de la liste des anciens vainqueurs.
Remporter le Tour de France reste le rêve de tout coureur même si le sort parfois tragique qu’ont connu les différents vainqueurs depuis 10 ans devrait inspirer la méfiance, voire la crainte.
En 1996, le Danois Bjarne Riis triomphe dans la 16e étape à Hautacam, dans les Pyrénées, et scelle ce jour-là sa victoire dans la grande boucle.
Ce succès fait sourciller certains observateurs...