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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ - Nus comme des vers, les nourrissons gigotent à leur aise Le Pekip, ou l’éveil des bébés par la stimulation collective

Nus comme des vers dans une pièce bien chauffée et bigarrée, Molly, Frida, Ruben et Lara gigotent à leur aise sur des matelas en mousse. Aux côtés de quatre autres bébés, ils sont venus avec leurs mères participer à leur séance hebdomadaire de stimulation de l’éveil par le jeu. Encore méconnu en dehors des pays germanophones, le Pekip (Programme pragois parents-enfants) aide les parents à suivre de près le développement de leur nourrisson tout au long de sa première année de vie. D’une voix douce, Petra Hummel, l’« accompagnatrice » formée au Pekip, salue tour à tour les poupons âgés de sept mois en chantonnant une comptine de bienvenue, inconditionnellement la même à chaque rendez-vous. Dans une atmosphère intime et détendue, elle fait ensuite des propositions de jeux et de mouvements correspondant à la phase d’éveil des enfants. Au centre de la pièce, divers objets censés développer leurs sens attendent preneurs : des barils de lessive remplis de grosses perles multicolores, des foulards en soie noués, de petits miroirs accrochés à des cordelettes, des piscines à boules, des bassines d’eau. Très vite, la curiosité est à son comble. Des petits rampent vers les jouets. D’un œil attendri, certaines mamans encouragent leur progéniture, d’autres allaitent adossées au mur. Perchée à plat ventre sur un tremplin en mousse, la petite Frida, les bras en croix, cherche son équilibre, sous le regard de Lara qui cherche à l’imiter sur un gros ballon, tenue par sa mère. Tandis que Lili est affairée à s’épier dans un petit miroir, Ruben, stimulé par le bruit des clochettes accrochées au bracelet noué à ses chevilles, finit par agripper ses orteils. Chaque bébé est actif, mais son rythme est strictement respecté par ses partenaires de jeux, en l’occurrence son père ou sa mère. Quand il a faim, il mange, et quand il est fatigué, il dort. Débarrassé de ses langes, l’enfant bouge à son gré et apprécie le contact peau à peau avec ses semblables. Petra veille à alterner les périodes d’activité avec les instants de calme, ponctuant la séance de douces chansonnettes à gestuelles ou de légers massages. La séance est aussi l’occasion pour les adultes d’échanger leurs expériences de parents, de demander des conseils, de parler de leurs difficultés à assumer leur nouveau rôle au quotidien. « Ils apprennent à mieux connaître leur enfant », souligne Kristin Kühnel, présidente de l’association allemande de Pekip. Pour Nina Friedrich, mère de deux petites filles de 3 ans et demi et d’un an, c’est « une heure et demie par semaine de moment privilégié avec son bébé, sans être interrompue par les frères ou sœurs aînés ». « Et l’hiver, c’est le seul endroit où on peut les laisser jouer tout nus », explique la maman de Molly. « Les mères viennent pour favoriser le contact de leurs petits avec les autres enfants et les adultes, mais aussi pour tisser des relations sociales avec d’autres parents », résume Mme Kühnel, interrogée par l’AFP. « La liberté de mouvement a un rôle positif sur le développement social du bébé », ajoute-t-elle. Lancé en 1973 à Bochum, dans l’ouest de l’Allemagne, grâce à un couple de professeurs allemands, Christa et Hans Ruppelt, le Pekip s’inscrit dans une quête d’harmonie entre parents et bébés. Mme Ruppelt avait importé des jeux développés dans les années 50-60 par le pédopsychologue tchèque Jaroslav Koch à l’institut mère-enfant de Prague. Chaque semaine, 60 000 familles suivent des séances de Pekip dans les pays germanophones où on compte désormais 2 400 animatrices formées, selon l’association. Ces cours d’épanouissement sont aussi très répandus en Autriche et en Suisse. Ailleurs, on compte une très faible représentation au Luxembourg, à Hong Kong et en Irlande.
Nus comme des vers dans une pièce bien chauffée et bigarrée, Molly, Frida, Ruben et Lara gigotent à leur aise sur des matelas en mousse. Aux côtés de quatre autres bébés, ils sont venus avec leurs mères participer à leur séance hebdomadaire de stimulation de l’éveil par le jeu.
Encore méconnu en dehors des pays germanophones, le Pekip (Programme pragois parents-enfants) aide les...