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MUSIQUE Concha Buika, une voix sensuelle entre jazz et flamenco

Fille de réfugiés politiques de Guinée Équatoriale, née à Palma de Majorque il y a 35 ans, Concha Buika promène sa voix sensuelle sur les scènes européennes dans un style atypique entre jazz, flamenco et funk. Invitée du 13e Festival Rio Loco à Toulouse, consacré cette année aux musiques espagnoles, Buika revisite, avec des arrangements très élaborés, de grands classiques comme Mi Nina Lola ou Ojos Verdes, avec une voix légèrement éraillée qui fait penser à Tina Turner, Lola Flores ou Sarah Vaughan. Avec ses tresses africaines plaquées, un piercing sur le sourcil et un large sourire, Concha Buika se veut avant tout une femme libre aussi bien dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée, en assumant pleinement sa bisexualité. « La vie doit être un art, un plaisir », dit-elle en refusant « les dictatures féroces » des producteurs et maisons de disque. Dans l’une de ses chansons, Jodida pero contenta (Mal en point, mais contente), aux accents autobiographiques, il est question d’une femme blessée mais éveillée, d’une femme qui a peur mais qui reste forte et qui affirme, sous forme de refrain, que son monde lui appartient. Née dans un des quartiers les plus pauvres de Palma, « le quartier des prostituées » dit-elle, elle fréquence assidûment la communauté gitane et se passionne pour le flamenco. Dans les années 90, elle chante dans les bars, travaille sur des arrangements, participe à la bande originale du film Km 0 du metteur en scène espagnol Rafael Albero et, en 2000-2001, chante sur les scènes de casinos de Las Vegas. Elle participe également au disque Putcheros do Brasil de Victoria Abril et la rejoint sur scène pour plusieurs concerts en France. Son dernier disque, Mi Nina Lola, s’est déjà vendu à 100 000 exemplaires, mais les mots « succès » ou « carrière » n’ont pas de sens pour elle. Pas plus que la question du téléchargement illégal de chansons sur l’Internet. « Personne ne me vole quoi que ce soit. On ne fait que changer les choses de place », dit-elle en riant. Elle cherche avant tout à « tirer du plaisir de son art » et contrôler sa vie sans céder aux diktats des maisons de disque. Buika ignore encore ce que sera son prochain disque mais travaille « tous les jours » ses propres compositions. « Un disque c’est comme une aventure avec un homme, il faut attendre qu’elle soit finie pour en commencer une autre », dit-elle. L’aventure ce sera d’abord une tournée cet été en Europe puis, une autre, à l’automne, en Amérique latine (Mexique, Colombie) et aux États-Unis (New York, Miami). Pour l’instant, elle ne souhaite pas se rendre dans le pays d’origine de sa famille, la Guinée Équatoriale où, dit-elle, « je ne pourrais pas dire ce que je pense ». Même si elle voudrait retrouver le cadre de vie de sa grand-mère. En revanche, elle est tentée par certaines autres régions de l’Afrique de l’Ouest, comme le Sénégal et sa créativité musicale, et par le Pays Dogon. François CASTERAN (AFP)

Fille de réfugiés politiques de Guinée Équatoriale, née à Palma de Majorque il y a 35 ans, Concha Buika promène sa voix sensuelle sur les scènes européennes dans un style atypique entre jazz, flamenco et funk.
Invitée du 13e Festival Rio Loco à Toulouse, consacré cette année aux musiques espagnoles, Buika revisite, avec des arrangements très élaborés, de grands classiques comme...