FOOTBALL - L’Argentine compte sur son jeune prodige pour remporter son premier titre continental depuis vingt ans Lionel Messi de retour en sélection pour la Copa America

Lionel Messi, la petite merveille du football argentin, portera à nouveau le maillot de la sélection lors de la Copa America au Venezuela (du 26 juin au 15 juillet), une revanche personnelle pour celui qui a regardé depuis le banc la quasi-totalité du Mondial en Allemagne. « Le plus grand plaisir d’un joueur argentin, c’est de faire partie de la sélection. Je meurs d’envie de jouer ma première Copa America », s’est réjoui le jeune attaquant du FC Barcelone, qui a fêté hier ses 20 ans. Messi s’est parfaitement remis de la fracture du cinquième métatarse au pied gauche en novembre en faisant un retour en trombe au sein de l’effectif catalan dès le mois de février. La « Puce » (surnommé ainsi en raison de sa petite taille, 1,69 m) a enflammé le Camp Nou en avril lors de la demi-finale aller de la Coupe d’Espagne face à Getafe en inscrivant un but étincelant au terme d’un slalom de plus de cinquante mètres. Similitude troublante « Messidona », l’avaient alors rebaptisé les médias espagnols, tant son but rappelait celui inscrit par Maradona face à l’Angleterre (2-1), en quarts de finale du Mondial 1986 au Mexique. La ressemblance avec la légende du football argentin est devenue encore plus troublante lorsque Messi, imitant le « pibe de oro » jusque dans ses pires filouteries, a inscrit un but de la main, presque identique à la « main de Dieu » de Maradona (toujours contre l’Angleterre en 1986 au Mexique), lors de l’avant-dernière journée de la Liga contre l’Espanyol Barcelone (2-2), le 9 juin. Par-delà cette comparaison obligée, Messi, grâce à son indéniable talent, fait souffler sur les terrains une brise vivifiante en faisant tourner la tête aux défenses adverses. En 2005, alors que le trône de Maradona était encore vacant en Argentine, le jeune avant-centre a reçu son baptême du feu en remportant le championnat du monde des moins de 20 ans aux Pays-Bas où il a terminé meilleur buteur du tournoi (6 buts) et a été élu meilleur joueur. Malgré tous ces gages, José Pekerman, alors sélectionneur de l’Argentine, avait ensuite laissé Messi la plupart du temps sur le banc, d’où il avait assisté impuissant à l’élimination de l’Albiceleste aux tirs au but (4-2) face à l’Allemagne en quarts de finale du Mondial-2006. Messi a donc une revanche à prendre lors de la Copa America au Venezuela que son pays n’a plus remportée depuis vingt ans. Mûrir encore Lors d’un récent match amical disputé à Barcelone contre l’Algérie (4-3), il a une nouvelle fois démontré qu’il pouvait être l’élément déterminant de l’équipe d’Argentine. Alors que les Argentins étaient menés 2 à 1 à la mi-temps, il a fallu toute la classe de la « Puce », dans son jardin du Camp Nou, pour réveiller son équipe peu inspirée avec deux buts en moins de vingt minutes : d’abord sur un penalty (55) puis sur une échappée dans l’axe pleine de vivacité (73). Une autre légende planétaire du football, le Néerlandais Johan Cruyff, a toutefois récemment prévenu que Messi devait encore mûrir en affirmant qu’il pouvait « être encore meilleur que ce qu’il est actuellement ». « Et être meilleur, a ajouté Cruyff, ça ne consiste pas à marquer un but extraordinaire, mais à bonifier ceux qui t’entourent. » La petite merveille du football argentin aura assurément à cœur de démontrer ses progrès sur les pelouses vénézuéliennes.