TENNIS - Nadal en danger dès le premier tour qui l’opposera à Mardy Fish Wimbledon  : Federer et Henin face à l’histoire

Les n° 1 Roger Federer et Justine Henin vont tenter de relever un défi historique à partir d’aujourd’hui à Wimbledon, le Suisse en essayant d’égaler Borg avec un cinquième titre de rang et la Belge en visant la victoire dans le seul tournoi du grand chelem qui manque à son palmarès. Federer a innové cette saison en se présentant dans son jardin sans avoir disputé le moindre match sur herbe. Après son échec à Roland-Garros, il a choisi de se passer du tournoi de préparation de Halle. Une décision qu’un superstitieux aurait évité de prendre car le n° 1 mondial n’a jamais gagné à Londres sans s’être auparavant imposé en Allemagne. « Je ne suis pas ce genre de personne et je crois bien avoir pris la bonne décision », a assuré le Suisse, sorti de la saison de terre battue avec des douleurs au dos et aux adducteurs. Le plus vieux tournoi du monde a entamé un changement d’époque avec la mise en travaux du légendaire Central, dépourvu cette année de toit avant l’installation d’un couvre-chef rétractable en 2009, mais rien n’indique qu’une nouvelle ère soit sur le point de débuter sur le terrain sportif. Sur le papier, Federer n’a toujours aucun rival crédible sur gazon, une surface sur laquelle il reste sur 48 victoires d’affilée, record pris à Borg l’année dernière. Au premier rang des outsiders se trouve Rafael Nadal, sa bête noire... sur terre battue. Car lorsque le terrain verdit, l’Espagnol n’est plus du tout le même joueur, il est le premier à le reconnaître. S’inviter de nouveau en finale, comme l’année dernière, le satisferait probablement. Borg sera là D’ailleurs le roi de la terre battue devra se méfier dès le premier tour du gros serveur américain Mardy Fish, 36e mondial, un adversaire nettement plus dangereux que le Russe Teimuraz Gabashvili, 85e à l’ATP, désigné par le sort pour faire le spectacle face à Federer dès aujourd’hui sur le Central dans le traditionnel match d’ouverture. Qui d’autre pourrait priver le Suisse du fabuleux quintuplé de Borg (1976 à 1980), dont même Pete Sampras, sept fois vainqueur au total, n’avait fait que s’approcher (quatre succès d’affilée de 1997 à 2000) par la faute d’un certain Roger Federer, son tombeur en 2001 alors qu’il n’avait que 19 ans ? Dans sa partie de tableau, le seul nom qui ressorte est celui d’Andy Roddick. L’Américain est en forme – il vient de gagner son quatrième Queen’s –, mais son passif face à Federer est terriblement lourd (13 défaites en 14 matches, dont deux en finale de Wimbledon). Dans la moitié inférieure, outre Nadal, deux autres membres de la jeune génération, le Tchèque Tomas Berdych et le Serbe Novak Djokovic, sont des candidats à la finale, qui aura lieu en présence de Borg lui-même, de retour sur le lieu de ses exploits pour la deuxième fois seulement en 26 ans. Le premier vient de gagner le tournoi de Halle en profitant de l’absence du maître. Le second n’a pas obtenu de résultat sur gazon, mais il n’y a pas de raison que les énormes progrès qu’il a accomplis cette saison ne portent pas leurs fruits aussi sur cette surface, où son service et son jeu complet devraient payer. Mauresmo de retour Si Federer n’a toujours pas réussi à dompter la dernière surface qui lui résiste, Justine Henin en revanche n’a jamais été aussi bien placée pour y parvenir. Après son quatrième succès à Roland-Garros, la n° 1 mondiale a enchaîné victorieusement sur le gazon d’Eastbourne où elle a battu samedi en finale celle qui l’avait privée du titre à Wimbledon l’année dernière, la Française Amélie Mauresmo. La Belge, deux fois finaliste, a déjà prouvé qu’elle savait forcer sa nature de défenseur en montant au filet et la concurrence semble plus dispersée que lors des éditions précédentes. La Russe Maria Sharapova est gênée par des douleurs à une épaule, la Serbe Jelena Jankovic pourrait ressentir la fatigue après avoir énormément joué et les sœurs Williams arrivent dans l’inconnu (ce qui ne signifie pas qu’elles sont inoffensives). Dans ces conditions, Mauresmo apparaît comme l’outsider principale. La Française sait elle aussi faire le caméléon en adoptant le service-volée sur gazon et les conséquences de l’ablation de l’appendice subie en mars semblent ne plus la gêner.