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Actualités - CHRONOLOGIE

Le musée d’Orsay expose Ambroise Vollard, marchand de Cézanne et Van

Cézanne, c’est lui. Et aussi Gauguin, Van Gogh, Matisse, Derain, Van Dongen ou Picasso, qu’il a découverts, lancés, vendus. Le flair de cet homme-là donne le tournis. Ambroise Vollard (1866-1939), marchand de tableaux, et ses chefs-d’œuvre sont exposés au musée d’Orsay. « De Cézanne à Picasso, chefs-d’œuvre de la galerie Vollard » (jusqu’au 16 septembre) commence par un manifeste. La toile Hommage à Cézanne, de Maurice Denis, « pourrait s’intituler Hommage à Vollard », dit à la presse Anne Roquebert, commissaire de l’exposition. On y voit un groupe d’artistes nabis (Vuillard, Bonnard, etc.) que Vollard a lancés, entourant une toile de Cézanne qu’il a découvert, tableau ayant appartenu à Gauguin dont il fut le mécène. Sur les murs, on aperçoit des tableaux de Van Gogh qu’il a vendus. Derrière le chevalet, Vollard lui-même, plus grand que tout le monde. L’exposition, qui réunit 190 œuvres, pour la plupart des tableaux, mais aussi des céramiques, sculptures et livres d’artistes, entend « marquer la place de Vollard dans l’histoire de l’art », dit à la presse Rebecca Rabinow, du Metropolitan de New York, cocommissaire de l’exposition qui s’est déjà tenue à New York et Chicago. Sa « galerie a changé le cours de l’histoire de l’art, renchérit Mme Roquebert. Tous les jeunes artistes sont venus chez Vollard, y ont échangé leurs œuvres, en ont acheté. Tous les grands collectionneurs aussi. L’art moderne a été dispersé dans le monde entier grâce à lui », démarrant les grandes collections modernes comme celles de Havemayer, Barnes, Morozov ou Chtchoukine. Ambroise Vollard est né à la Réunion en 1866. À 19 ans, il vient en France poursuivre des études de droit qu’il abandonne après avoir admiré un tableau de Cézanne dans la vitrine du célèbre père Tanguy, marchand de couleurs. « Quel agréable métier que celui de marchand de tableaux », écrira-t-il plus tard dans un livre de souvenirs, « passer sa vie au milieu de pareilles merveilles ! » Vollard n’a aucune fortune personnelle, mais un œil si bon et un sens tellement aigu des affaires qu’il sera vingt ans plus tard richissime. À ses débuts, il revend rapidement des œuvres achetées pour presque rien, des toiles de Cézanne, Van Gogh, Gauguin. À ce dernier, parti à Tahiti, il offre une rente de 300 francs par mois et 200 francs par tableau. « Gauguin se plaignait que Vollard n’achetait pas cher, raconte Mme Roquebert, mais c’était le seul qui achetait ! » dit-elle. Vollard achète en gros, par dizaines de toiles, voire des ateliers entiers, tel celui de Derain. Dans sa galerie, c’est le bazar, on y voit des toiles « le nez tourné au mur (...) accumulées pêle-mêle l’une sur l’autre », écrit Gertrude Stein. L’exposition les montre dans une présentation claire, par chapitres : Vollard et Gauguin ; et les nabis, etc. Elle propose des chefs-d’œuvre célèbres – La belle Angèle, Le Christ vert de Gauguin, Les joueurs de cartes, de Cézanne – et des merveilles venues de musées moins fréquentés (Pittsburgh, Minneapolis ou Mannheim), comme un triptyque peu connu de Van Gogh (dispersé dans trois musées) ou, d’une collection particulière, Une moderne Olympia de Cézanne. L’exposition se conclut avec des livres d’artistes, signés Picasso ou Rouault, dont l’édition fut la passion du marchand. Fabienne FAUR (AFP) – Ambroise Vollard, d’Isabelle Cahn. 128 pages. Découvertes Gallimard. 13 euros. – Souvenirs d’un marchand de tableaux. Réédition des mémoires de Vollard. 426 pages. Albin Michel. – C’était Ambroise Vollard, de Jean-Paul Morel. Fayard. 28 euros.

Cézanne, c’est lui. Et aussi Gauguin, Van Gogh, Matisse, Derain, Van Dongen ou Picasso, qu’il a découverts, lancés, vendus. Le flair de cet homme-là donne le tournis. Ambroise Vollard (1866-1939), marchand de tableaux, et ses chefs-d’œuvre sont exposés au musée d’Orsay.
« De Cézanne à Picasso, chefs-d’œuvre de la galerie Vollard » (jusqu’au 16 septembre)...