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SOCIÉTÉ - Une domestique désespérée suscite l’émotion en Indonésie Quand la vie ne tient qu’à une corde...

Le gouvernement indonésien s’est dit hier « préoccupé » par le sort d’une domestique indonésienne qui s’est enfuie, grâce à une corde qu’elle a confectionnée, du domicile de son employeuse en Malaisie. Les journaux à Djakarta ont affiché en première page une photo de Ceriyati, la trentaine, agrippée à une corde faite de draps ou des sarongs attachés, en train d’être secourue par un pompier tandis qu’elle se trouvait au douzième étage de la façade d’un immeuble résidentiel de Kuala Lumpur (photo). La bonne à tout faire avait enjambé le rebord d’une fenêtre située au quinzième étage pour tenter de s’enfuir. Arrivée au douzième étage, elle a interrompu sa périlleuse descente, paralysée par la peur. Secourue par les pompiers le long de sa corde de fortune multicolore, elle a relaté ensuite, en sanglots, ses longs mois de calvaire. Elle a expliqué être détenue, battue et privée de nourriture par sa patronne, une femme qui l’enfermait dans une pièce de son appartement. « Tout ce que je souhaite, c’est de revenir chez moi », a dit Ceriyati, pieds nus et avec de larges cernes sous les yeux. « Le gouvernement est préoccupé par cet incident », a ensuite déclaré le ministre indonésien des Affaires étrangères, Hassan Wirajuda. Le cas de Ceriyati illustre le sort de milliers d’Indonésiennes, pauvres et parfois mineures, exploitées en Indonésie et ailleurs. Plusieurs centaines de milliers d’Indonésiennes travaillent des journées interminables comme domestiques en Malaisie, sans protection sociale, pour un salaire mensuel d’environ 100 dollars. « Le cas de Ceriyati n’est que la partie émergée de l’iceberg : de temps en temps, des histoires à sensations comme celle-ci sont reprises par tous les médias, mais il existe tellement d’autres histoires inconnues sur les négligences et les abus dont souffre la main-d’œuvre indonésienne », a affirmé à l’AFP Anis Hidayah, de l’ONG Migrant Care. Dans un récent rapport, Amnesty International a affirmé que les domestiques en Indonésie étaient des citoyennes de seconde zone envers lesquelles les autorités se montraient indifférentes. « A contrario, la situation critique de domestiques indonésiennes ailleurs en Asie du Sud-Est ou au Moyen-Orient fait souvent les gros titres en Indonésie », avait constaté Amnesty.
Le gouvernement indonésien s’est dit hier « préoccupé » par le sort d’une domestique indonésienne qui s’est enfuie, grâce à une corde qu’elle a confectionnée, du domicile de son employeuse en Malaisie. Les journaux à Djakarta ont affiché en première page une photo de Ceriyati, la trentaine, agrippée à une corde faite de draps ou des sarongs attachés, en train d’être...