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PORTRAIT D’ARTISTE Valery Solokov, 21 ans, un nouveau prince du violon…

Un coup de cœur devant ce jeune violoniste aux cheveux d’ange et au regard de porcelaine bleue. Les mélomanes qui ont eu la chance de regarder l’autre soir le petit écran d’Arte diffusant le documentaire réalisé par Bruno Monsaingeon sur Valery Solokov n’en sont pas encore revenus de plaisir et d’étonnement. Étonnement devant tant de beauté, de jeunesse, de talent, de virtuosité, de sensibilité, de netteté dans ces coups d’archet qui parlent avec véhémence d’un lyrisme entre Paganini et Sarasate… Un monde sonore captivant et une prestation exceptionnelle, filmés avec tact, discrétion et finesse par un réalisateur qui est à la fois violoniste et cinéaste, et dont tous les opus sont dédiés à de grands interprètes de la musique classique allant de Glen Gould à Yehudi Menuhin, en passant par Sviatoslav Richter, Poitr Andeszewski, David Oistrakh et le baryton Dietrich Fisher-Diskau… Lauréat du concours international Pablo Sarasate, Valery Solokov, né le 22 septembre 1986 à Kharkov, en Ukraine, a le violon dans l’âme… À vingt et un printemps, c’est déjà une maturité surprenante, un ton unique entre musicalité et intériorité, une présence savamment discrète, mais certainement ébouriffante. Excusez du peu, mais ce n’est pas tout que de parler technique sans faille et originales lectures de partitions, car Valery Solokov est de ces êtres rares sur qui se sont penchées, dès le berceau, toutes les bonnes fées pour une profusion de dons… Physique de séducteur romantique, éclat de la jeunesse, propos alertes et empreints d’humour, douceur de la simplicité, sens de la modestie et de la répartie, sourire ravageur, Solokov avait capté même l’œil de la caméra qui le filmait dans son récital à l’auditorium Saint-Pierre des cuisines à Toulouse… Avec un programme fastueux, digne de l’éloquence absolument singulière de son violon. Au menu, des pages de Prokofiev, Khatchadourian, Wieniawski, Dvorak, Saint-Saëns, Beethoven. Amplitude de l’expression de l’âme slave, mais aussi toutes les nuances étrangères… Du tempérament certes, avec le bouillonnement et la fougue de la jeunesse, mais sans oublier les plages de rêves tranquilles qui s’effilochent au gré des notes qui volent comme des moineaux heureux dans l’azur. Pour un virtuose habitué à la scène et aux applaudissements du public depuis l’âge de cinq ans, la prestation semble facile comme un verre d’eau à boire. Et pourtant, que d’écueils et de passages périlleux dans ces pages éblouissantes, justement à force de triompher contre les notes ratées ou mal tenues. Paupières closes, cheveux d’or à la coupe impeccable, coups de menton pour un port altier et juvénile, voilà Valery Solokov, très grand séducteur, dans tous les sens du terme, sans jamais forcer une quelconque affectation ou démonstration théâtrale. Il est évident que ce jeune homme peaufinant aujourd’hui sa formation à la Yehudi Menuhin School de Londres n’a pas son pair pour représenter un phénomène unique en son genre pour une carrière fracassante. Tout comme le pianiste Evgueni Kissin ! Comment est née cette passion du violon pour celui qui aime s’identifier à Yehudi Menuhin ou Isaac Stern ? « C’est la volonté de ma mère, avait confié Solokov à un journaliste, qui voulait m’apprendre ce qui est beau… D’où une enfance qui n’était pas pour moi une période heureuse, mais une concentration sur le travail… Je ne sais si je jouerais toute ma vie du violon, mais sans nul doute c’est là ma destinée. Je suis heureux d’aller sur scène, c’est une sorte de fête aux aspects multiples… » Et que dire alors de l’auditeur qui écoute dans l’ombre ? Car la fête, avec cette boîte de l’errance nichée au creux de l’épaule de l’étincelant Valery Solokov, est tout autant dans la salle plongée dans le noir que sous la lumière des spots... Edgar DAVIDIAN
Un coup de cœur devant ce jeune violoniste aux cheveux d’ange et au regard de porcelaine bleue. Les mélomanes qui ont eu la chance de regarder l’autre soir le petit écran d’Arte diffusant le documentaire réalisé par Bruno Monsaingeon sur Valery Solokov n’en sont pas encore revenus de plaisir et d’étonnement. Étonnement devant tant de beauté, de jeunesse, de talent, de...