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Actualités - OPINION

Pas besoin de chaperons Claude ASSAF

Heureuse initiative que celle, française, de convier les protagonistes libanais à une réunion qui relancerait le dialogue entre eux. Mais beaucoup moins l’est l’idée, toujours française, d’inviter à cette tentative de conciliation des parties étrangères, qu’elles soient saoudiennes, syriennes ou iraniennes. La conférence sur le Liban devrait être l’occasion rêvée de nous retrouver entre Libanais pour tenter de trouver une solution à nos maux, à l’abri des interventions d’États étrangers. L’Arabie saoudite, la Syrie et l’Iran ont des intérêts et des ambitions sans rapport aucun, lointain ou proche, avec l’amour pour le Liban. Par contre, si on devait trouver un seul dénominateur commun qui rassemble les parties prenantes libanaises, c’est bien leur amour pour le pays. Pourquoi ne pas utiliser ce précieux élément comme moteur et carburant pour parvenir à une solution de la crise ? Pourquoi ne pas se laisser émouvoir et mouvoir par ce noble sentiment qui, à lui seul, peut aplanir les plus grands obstacles ? Ce sentiment habite si pleinement nos chefs qu’ils peuvent, pour peu qu’ils le reconnaissent, se rebeller contre toute autorité qui s’immisce sournoisement ou d’une manière ostensible dans leurs pouvoirs de décision. Nous demandons donc à tous nos responsables de n’écouter que leur cœur. Ils ne perdent rien à essayer puisque, jusqu’à présent, aucun ascendant extérieur ne leur a été bénéfique. Qu’ils aient le courage de ne dévoiler désormais que l’atout de leur attachement viscéral à leur terre. Qu’ils jettent aux orties toute influence étrangère qui ne soit à égale distance de chaque Libanais. Qu’ils osent enfin se montrer sourds à tout contact, appel, conseil, directive ou menace que cette influence implique. Vivement qu’ils manifestent leur maturité ! Ils n’ont pas besoin de chaperons, encore moins d’assistanat et de tutorat. Qu’ils écartent donc de leur table ronde à La Celle Saint-Cloud toutes les personnalités non libanaises. Qu’ils les écartent aussi et surtout de leurs consciences et de leurs intimes convictions. Débarrassés de si lourdes pressions, tous les esprits – chiites, sunnites, druzes, chrétiens – se retrouveraient tout simplement libanais, œuvrant pour une vision à 100 % libanaise de leur État. P.-S. Même si nous savons combien la France est soucieuse de voir le Liban se relever (nous l’en remercions vivement pour cela) et même si l’impasse dans laquelle nous nous trouvons impose de ne jamais rater une occasion offerte par des parties bienveillantes pour nous sortir du tunnel, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander s’il est nécessaire pour nos leaders de parcourir des milliers de kilomètres, alors que notre bonne vieille place de l’Étoile est là toute proche, prête à rassembler et unifier toutes les volontés, pourvu qu’elles soient bonnes. Claude ASSAF Article paru le Mardi 19 Juin 2007
Heureuse initiative que celle, française, de convier les protagonistes libanais à une réunion qui relancerait le dialogue entre eux. Mais beaucoup moins l’est l’idée, toujours française, d’inviter à cette tentative de conciliation des parties étrangères, qu’elles soient saoudiennes, syriennes ou iraniennes. La conférence sur le Liban devrait être l’occasion rêvée de nous...