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Terreurs sacrées Par Dominique CHEVALLIER *

L’islamisme reste le danger principal aux yeux de la plupart des gouvernements arabes. Leurs chefs conjurent avec plus ou moins d’efficacité cette opposition qui ne possède pas d’appareil d’État, mais dont les mouvements sont aussi éparpillés qu’offensifs. Diffuses, les cellules islamistes apparaissent un jour ou l’autre étonnamment déterminées. Les États du Moyen-Orient tout entier sont fragilisés. La brutalité et les provocations du gouvernement israélien actuel ne résolvent évidemment rien, mais elles accroissent les peurs, donc la violence, d’une grande partie des citoyens juifs. La Syrie laisse le pire s’accomplir au Liban, plutôt que de faire face aux difficultés de son propre pouvoir et aux besoins inquiets de sa population. Est-il vrai que les États-Unis montrent un intérêt moindre pour la sauvegarde d’un grand Israël? Veulent-ils véritablement la création d’un État palestinien? Quelles parcelles du territoire lui proposent-ils exactement? Sur des enclaves, les formations palestiniennes s’opposent les armes à la main. Les services israéliens n’ont probablement aucun mal à jeter de l’huile sur le feu. Ils savent utiliser les interventions continuelles de leur armée. Face aux terreurs conquérantes, que peuvent nos sociétés policées ? Une augmentation des mesures de sécurité entrave nos libertés. Mais serait-il suffisant d’analyser les formes et les buts de la terreur chez tous les extrémistes ? Citons : fondamentalistes islamistes, sunnites et chiites ; intégristes juifs et autres hassidiques ; évangélistes chrétiens bornés et bien nourris, etc. S’y ajoutent les pratiques terrifiantes de l’armée américaine en Irak et de l’armée israélienne contre les Palestiniens et contre le Liban. Il y a eu 1948… Nous sommes en 2007… La persistance de « réfugiés palestiniens » reste une insulte au bon sens politique, à la justice sociale, aux droits de la personne humaine. Elle souligne les carences de toutes les autorités responsables. Il serait temps que celles-ci agissent, au lieu de se laver les mains en rejetant toujours la faute sur d’autres. Les fumées d’explosions obscurcissent le ciel libanais. Mais l’unité de l’armée libanaise dans les combats qui ensanglantent le camp de Nahr el-Bared exprime la réalité solidaire d’un Liban pour tous les Libanais, quelles que soient leurs tendances, ou même au-delà de leurs tendances. Cette unité résistera-t-elle à des affrontements trop prolongés ? Ou, au contraire, en sortira-t-elle renforcée ? La paix ne sera pas achetée à coup de milliards de dollars. Le développement des intérêts collectifs du peuple libanais, l’organisation d’une véritable répartition sociale, pour réduire les misères, pacifieraient les consciences politiques et religieuses qui traduisent la diversité enrichissante des âmes. Que le Liban serve d’exemple, avec l’amitié de la France. *Professeur émérite à la Sorbonne. Article paru le Mardi 12 Juin 2007
L’islamisme reste le danger principal aux yeux de la plupart des gouvernements arabes. Leurs chefs conjurent avec plus ou moins d’efficacité cette opposition qui ne possède pas d’appareil d’État, mais dont les mouvements sont aussi éparpillés qu’offensifs. Diffuses, les cellules islamistes apparaissent un jour ou l’autre étonnamment déterminées.
Les États du Moyen-Orient...