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Actualités - CHRONOLOGIE

De Mateo Falcone à Don Vito Corleone

« Femme, dit-il, cet enfant est-il de moi ? » Les joues brunes de Giuseppa devinrent d’un rouge de brique. « Que dis-tu, Mateo ? Et sais-tu bien à qui tu parles ? »  « Eh bien, cet enfant est le premier de sa race qui ait fait une trahison. » Les sanglots et les hoquets de Fortunato redoublèrent, et Falcone tenait ses yeux de lynx toujours attachés sur lui. Enfin, il frappa la terre de la crosse de son fusil puis le rejeta sur son épaule et reprit le chemin du maquis en criant à Fortunato de le suivre. L’enfant obéit. (…) « Fortunato, va auprès de cette grosse pierre. » L’enfant fit ce qu’il lui commandait puis il s’agenouilla. « Dis tes prières ! » « Mon père, mon père, ne me tuez pas. » « Dis tes prières ! » répéta Mateo d’une voix terrible. L’enfant, tout en balbutiant et en sanglotant, récita le Pater et le Credo. Le père, d’une voix forte, répondait : « Amen ! » à la fin de chaque prière. « Sont-ce là toutes les prières que tu sais ? » « Mon père, je sais encore l’Ave Maria et la litanie que m’a tante m’a apprise. » « Elle est bien longue, n’importe. » L’enfant acheva la litanie d’une voix éteinte. « As-tu fini ? » « Oh ! mon père, grâce ! Pardonnez-moi ! Je ne le ferai plus ! je prierai tant mon cousin le caporal qu’on fera grâce au Gianetto. » Il parlait encore ; Mateo avait armé son fusil et le couchait en joue en lui disant : « Que Dieu te pardonne ! » L’enfant fit un effort désespéré pour se relever et embrasser les genoux de son père ; mais il n’en eut pas le temps, Mateo fit feu et Fortunato tomba raide mort. Prosper Mérimée, « Mateo Falcone », nouvelle publiée en 1833 La mère de Vito (en sicilien) : « Tous mes respects, Don Ciccio. Vous avez tué mon mari parce qu’il ne s’est pas soumis à vous. Et son fils aîné Paolo parce qu’il a juré vengeance. Mais Vito n’a que neuf ans. Et il est stupide, il ne parle jamais. » Don Ciccio (en sicilien) : « Ce ne sont pas ses mots qui me font peur. » La mère de Vito : « Il est faible – il ne peut faire de mal à personne. » Don Ciccio : « Quand il grandira, il deviendra fort. » La mère de Vito : « Ne vous en faites pas – ce petit garçon ne peut rien faire contre vous. » Don Ciccio se lève : « Quand il sera homme, il reviendra se venger. » Mario Puzo et Francis Ford Coppola in « The Godfather II » (1974) basé sur le roman « The Godfather » publié en 1969
« Femme, dit-il, cet enfant est-il de moi ? »
Les joues brunes de Giuseppa devinrent d’un rouge de brique.
« Que dis-tu, Mateo ? Et sais-tu bien à qui tu parles ? » 
« Eh bien, cet enfant est le premier de sa race qui ait fait une trahison. »
Les sanglots et les hoquets de Fortunato redoublèrent, et Falcone tenait ses yeux de lynx toujours attachés sur lui. Enfin, il...