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Actualités - CHRONOLOGIE

Chants, installations, expositions et poèmes à Londres, Sharjah et Paris Artistes libanais sans frontières

Alors que, sur le plan interne, les activités culturelles se font moins nombreuses, les artistes libanais poursuivent leur assaut des scènes et des tribunes internationales, illustrant, chacun à sa manière, la fameuse volonté de vivre de leurs compatriotes. Un doublé gagnant pour Ghada Shbeir Après avoir été couronnée « meilleur artiste » pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, pour son CD al-Mouwachahat aux BBC World Music Awards 2007, Ghada Shbeir persiste et signe en remportant le BBC Audience Music Award à l’issue d’un vote qui a été lancé il y a six mois sur le site Internet de la radio londonienne. Diplômée en musicologie et chant oriental, et professeur de chant liturgique et de théorie orientale au Conservatoire national de musique et à l’Université du Saint-Esprit, la belle ambassadrice du « mouwachah » effectue là un « revival » des plus réussis. Pour voir et écouter un extrait de son concert au Barbican Hall lors de la remise des prix, visiter le http://www.bbc.co.uk/radio3/worldmusic/a4wm2007/2007_ghada_shbeir.shtml Fadi Abdallah, Bilal Khbeiz et Walid Sadek lauréats de la Biennale de Sharjah Un collectif libanais intitulé Group Tuesday a remporté un des trois premiers prix de la Biennale internationale de l’art de Sharjah. Fadi Abdallah, Bilal Khbeiz et Walid Sadek sont les têtes pensantes de l’installation gagnante intitulée Tragedy in a Moment of Vision. Ce collectif d’artistes avait déjà présenté Public Time, une œuvre composée de petits textes et d’aphorismes, dans le cadre du Forum Homeworks III, organisé par Achkal Alwane en novembre 2005. L’œuvre lauréate de la Biennale de Sharjah est le fruit de leur seconde collaboration. Selon la préface signée par Bilal Khbeiz, cette installation qui mêle textes affichés sur les murs et projection de vidéo serait inspirée des contradictions profondes qui divisent la société libanaise. Les deux autre premiers prix ont été décernés à l’artiste égyptienne Amal Kenawy pour sa vidéo You Will be Killed et sa performance-installation Non-Stop Conversation, et à l’artiste américain Michael Rakowitz pour son œuvre The Invisible Enemy Should Not Exist. « Scintillant et vivant : c’est ainsi que le centre-ville de Beyrouth apparaissait sur la Future TV, signale le texte introductif du projet libanais. Des images pour faire taire toute tentative de critique sur la reconstruction de la ville. Cette vision appartient, évidemment, à l’ère préassassinant Hariri. Aujourd’hui, ces images se situent à une extrémité d’un schisme qui donne à voir, à l’autre bout, l’iconographie du Hezbollah diffusée par la télévision al-Manar. Ces deux tableaux représentent deux mondes différents. L’un se débat avec véhémence pour conserver sa voie gravée de sacrifices et l’autre se hissant tant bien que mal pour accueillir les symboles de la contemporanéité. La distance qui sépare ces deux représentations est plus que poignante. Dans le monde du “jihad”, le corps n’est considéré que comme le récipient d’une âme migratrice. Mais lorsque ce corps est dépecé, il n’est plus acier, il redevient chair. Dans le monde de la contemporanéité, la chair n’est pas la bienvenue. Pour y entrer, il faut montrer patte blanche ou plutôt découvrir le plus de surface épidermique possible. Cette peau-là est sans odeur. Elle est aussi impartiale qu’étrangère à toute révolte. Cette peau-là peut voyager dans le monde et s’y sentir comme partout ailleurs. Mais voilà le dilemme : un choix impossible entre un corps sauvage et une peau spéculative. » À signaler que cette 8e édition était organisée autour de la « Nature morte – Art, écologie et politique du changement », un thème qui s’inscrit au cœur du débat mondial sur le rôle de l’art comme force vitale de changement dans la conception de notre environnement, qu’il soit déterminé par des critères spatiaux, géographiques ou socioculturels, et dans notre capacité d’adaptation à notre entourage, immédiat et global. La Biennale de Sharjah a présenté plusieurs réalisations plastiques et cinématographiques reflétant les problématiques sociales, politiques et environnementales montantes du monde actuel. À cet effet, la biennale ne se présente pas uniquement comme lieu d’exposition. Elle vise également à devenir un mode de production et de transmission, et à jouer le rôle de ressource ou d’instigatrice dans ce dialogue mondial. En outre, la biennale collabore avec des institutions afin d’encourager un plus grand engagement, notamment avec celles qui sont actives dans le monde de l’éducation et de la transmission culturelle. Maya Kazoun, Mona Hatoum et Lara Baladi font partie des artistes d’origine libanaise également présents à cette manifestation. Lecture de poèmes pour le Liban À l’occasion de la sortie du recueil La Tentation du silence. 33 poèmes pour 33 jours de guerre au Liban, l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales, Paris) et l’association euro-arabe E-arabesque organisent le 11 juin à Paris une séance de lecture et de signature des poèmes du monde entier, offerts comme un « hommage vibrant au Liban et aux Libanais ». Du Danemark au Maroc, des États-Unis à l’Arabie saoudite, les poèmes et les dessins réunis dans cet ouvrage « tissent un vaste réseau d’amitié autour du pays du Cèdre et de ses natifs », indique le communiqué. Et de noter : « Quelques-uns de ces poèmes ou de ces dessins composent une sorte d’hommage hautement sensible et ému. D’autres adhèrent de plus près à l’événement/circonstance. Ayant été écrits ou tracés sur le vif, leurs auteurs s’identifient aux Libanais, subissant l’attaque comme s’ils s’étaient trouvés au Liban auprès de leurs proches pendant la guerre, comme s’ils éprouvaient de la nostalgie pour le magnifique pays qu’ils ont connu et aimé. » Enfin, la dernière catégorie est constituée par les œuvres de Libanais qui viennent apporter au monde leur témoignage et restituer, en paroles, leur dernière tragédie vécue. L’objectif de cet ouvrage collectif, coordonné par Khaldoun Zreik et Rania Samara, est de surmonter à tout prix « la tentation du silence » devant les graves événements qui se sont déroulés au Liban, en dépit de la difficulté de « trouver une rime de cette taille ou un mètre qui convienne à ce séisme ». La lecture se fera avec la participation des poètes : Tahar Bekri (France), Steve Dalachinsky (USA), Aymen Hacen (Tunisie), Lily Michaelides (Chypre), Cécile Oumhani (France), Patrick Pérez Sécheret (France) et Abdo Wazen (Liban). Les poètes et artistes ayant participé au recueil sont : Etel Adnan, Adonis, Rénia Aoudene, Akl Awit, Hazem al-Azmeh, Chawki Bezih, Tahar Bekri, Abbas Beydoun, Nathalie Bontemps, Raouf Brahmia, Steve Dalachinsky, Mahmoud Darwich, Caterina Davinio, Hafid Gafaïti, Ghazi al-Gosaibi, Aymen Hacen, Joumana Haddad, Pambos Kouzalis, Boutros al-Maari, Lily Michaelides, Cécile Oumhani, Patrick Pérez-Sécheret, Hilmi Salem, Gisèle Seimandi, Salah Stétié, Erik Stinus, Gwenaëlle Stubbe, Anne Talvaz, Hamid Tibouchi, Emmanuel Tugny, Jean-Claude Villain, Abdo Wazen, Kamel Yahiaoui, Mehmet Yashin, Neshe Yashin, Saadi Youssef, Shadi Zaqzouq et Hani Zurob.


Alors que, sur le plan interne, les activités culturelles se font moins nombreuses, les artistes libanais poursuivent leur assaut des scènes et des tribunes internationales, illustrant, chacun à sa manière, la fameuse volonté de vivre de leurs compatriotes.

Un doublé gagnant pour Ghada Shbeir

Après avoir été couronnée « meilleur artiste » pour le Moyen-Orient et...