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Actualités - CHRONOLOGIE

Zone euro La BCE relève ses taux et se dit prête à agir de nouveau

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé hier son principal taux d’intérêt d’un quart de point, à 4 %, et elle a affiché sa détermination à poursuivre la hausse du coût du crédit pour combattre les risques inflationnistes dans un contexte de croissance soutenue. Après ce relèvement, largement anticipé par les marchés financiers, les taux de la zone euro ont désormais doublé en 18 mois, pour atteindre leur niveau le plus élevé depuis septembre 2001. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a déclaré dans le communiqué publié à l’issue de la réunion mensuelle du Conseil des gouverneurs que la politique monétaire conservait « un caractère accommodant » après ce nouveau resserrement. Cette formulation suggère que la BCE estime n’être pas encore parvenue au terme du cycle de hausse des taux entamé en décembre 2005. La perspective d’un relèvement supplémentaire au moins du loyer de l’argent a d’ailleurs porté rapidement le rendement de référence des emprunts d’État à 10 ans de la zone euro à un nouveau plus haut, au-dessus de 4,5 %. « À en juger par les petites phrases de Trichet lors de la conférence de presse de la BCE, le biais haussier reste intact et la hausse des taux est toujours anticipée», estime David Brown, chef économiste Europe de Bear Stearns. Avant même la réunion d’hier, plusieurs dirigeants de la Banque centrale avaient mis l’accent sur les risques inflationnistes, amenant nombre d’investisseurs à conclure que les taux de la BCE atteindraient au moins 4,25 % cette année, une opinion qui s’est encore renforcée durant la conférence de presse de Trichet. Pour la plupart des économistes, un taux directeur à 4,0 % correspond à une politique monétaire « neutre », c’est-à-dire qui ne joue ni le rôle d’un stimulant ni celui d’un frein à la croissance. En répétant que la politique de la BCE restait « accommodante », Trichet a donc surpris une bonne partie des observateurs. L’inflation devrait ralentir en 2008 Cet effet de surprise a été quelque peu tempéré par le fait que la BCE a renoncé à qualifier ses taux de « modérés », ainsi que par les dernières prévisions économiques de la Banque centrale, qui montrent que l’inflation devrait ralentir légèrement l’année prochaine. La banque centrale table, comme en mars, sur une hausse de 1,4 % à 2,6 % des prix en 2008, soit un milieu de fourchette de 1,9 %. Si cette prévision est vérifiée, l’inflation de la zone euro resterait légèrement inférieure à 2 %, ce qui correspond précisément à la définition de la stabilité des prix retenue par la BCE, à savoir « des taux d’inflation à des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme ». Cette prévision suggère donc que le durcissement à venir de la politique de la BCE pourrait ne pas être aussi marqué que l’anticipaient certains investisseurs. L’euro a d’ailleurs souffert de cette perspective, tombant sous le seuil de 1,35 dollar. Pour cette année, la Banque centrale a néanmoins relevé sa prévision d’inflation, à 1,8-2,2 % contre 1,5-2,1 % en mars, pour tenir compte de la persistance des prix élevés du pétrole. La BCE anticipe parallèlement une croissance de 2,3 % à 2,9 % du produit intérieur brut (PIB) des Treize cette année, soit une prévision médiane de 2,6 %. Pour 2008, elle prévoit une fourchette de 1,8 % à 2,8 %, soit une médiane de 2,3 %. Il y a trois mois, ses prévisions centrales étaient de 2,5 % pour cette année et 2,4 % pour l’an prochain. Pour Marco Valli, économiste d’UniCredit, les nouvelles prévisions d’inflation confirment que les taux de la BCE restent orientés à la hausse, mais que la banque n’est pas disposée pour autant à préciser le calendrier et l’ampleur possible d’une telle hausse. Au final, elle est partie pour une hausse de 25 points de base en septembre et 25 points supplémentaires en décembre. On a l’impression qu’elle veut vraiment aller plus loin, mais qu’elle ne souhaite pas s’engager à l’avance, particulièrement en ce moment, alors que le marché a déjà anticipé une forte hausse du taux refinancement.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé hier son principal taux d’intérêt d’un quart de point, à 4 %, et elle a affiché sa détermination à poursuivre la hausse du coût du crédit pour combattre les risques inflationnistes dans un contexte de croissance soutenue.
Après ce relèvement, largement anticipé par les marchés financiers, les taux de la zone euro ont désormais...