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Actualités - OPINION

Éclairage - La télévision a diffusé plusieurs programmes donnant la parole à des islamistes Remous à Washington autour de la chaîne al-Hurra

La chaîne de télévision al-Hurra, qui diffuse des programmes en arabe au Moyen-Orient grâce à des fonds américains, fait des remous à Washington après la diffusion au cours des derniers mois de plusieurs programmes donnant la parole à des islamistes. Créée en 2004 pour améliorer l’image des États-Unis dans cette région du monde et pour contrer l’influence d’al-Jazira et d’al-Arabiyah, al-Hurra est entièrement financée par les États-Unis, à hauteur d’une soixantaine de millions de dollars par an. Elle est diffusée dans une vingtaine de pays. Plusieurs parlementaires ont appelé récemment au limogeage du directeur de la chaîne, Larry Register, pour avoir au cours des derniers mois donné la parole à un militant du Hezbollah, à un officiel du Hamas et à un membre supposé d’el-Qaëda. Les critiques de M. Register, un ancien producteur de CNN qui a rejoint al-Hurra en novembre mais qui ne parle pas l’arabe, l’accusent également d’avoir largement couvert une conférence en Iran réunissant des négationnistes. « Des reportages récents ont (...) fourni une plate-forme à des terroristes pour vomir leur haine envers les États-Unis et Israël », a déclaré le représentant Steve Rothman, qui a appelé avec d’autres parlementaires la secrétaire d’État Condoleezza Rice à limoger Larry Register. « Les contribuables américains ne devraient pas payer pour la diffusion de tirades de terroristes », a affirmé M. Rothman. La colère des détracteurs d’al-Hurra a été déclenchée en particulier par la diffusion en décembre d’un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au cours duquel, selon le Wall Street Journal, il disait à ses fidèles de diriger leurs balles vers « l’ennemi israélien ». Al-Hurra a aussi diffusé une discussion du responsable du Hamas et Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh au sujet des difficultés du gouvernement d’union palestinien. Les responsables d’al-Hurra ont reconnu qu’en diffusant ces programmes, la chaîne avait violé ses propres règles éditoriales, mais ont aussi affirmé que des mesures avaient été prises pour s’assurer que cela ne se renouvellerait pas. Plusieurs employés de la chaîne ont été licenciés ou ont démissionné au cours des dernières semaines et des règles plus strictes ont été édictées, assurent-ils. Mais la semaine dernière, lors d’une audition au Congrès pendant laquelle il lui a été demandé si al-Hurra remplissait son mandat de diffuser les valeurs américaines, un responsable de la chaîne a admis ne pas pouvoir l’assurer à 100 % compte tenu du fait que ses plus hauts responsables ne parlaient pas l’arabe. Un employé, récemment limogé pour un mauvais choix éditorial, estime que le personnel sert de bouc émissaire pour protéger la hiérarchie. « Il y a beaucoup de cadavres dans le placard et l’atmosphère à al-Hurra actuellement est vraiment lugubre », dit-il après avoir requis l’anonymat. Larry Register n’a pas pu être joint, mais une porte-parole de la chaîne a indiqué dans un communiqué qu’al-Hurra faisait de son mieux pour remplir sa mission. « Si al-Hurra est jugée sur l’ensemble de son travail, nous sommes certains que les Américains continueront à soutenir sa mission et son rôle essentiel permettant à l’Amérique de communiquer directement avec les populations du Moyen-Orient », a assuré Mme Deirdre Kline. Jocelyne ZABLIT (AFP)
La chaîne de télévision al-Hurra, qui diffuse des programmes en arabe au Moyen-Orient grâce à des fonds américains, fait des remous à Washington après la diffusion au cours des derniers mois de plusieurs programmes donnant la parole à des islamistes.
Créée en 2004 pour améliorer l’image des États-Unis dans cette région du monde et pour contrer l’influence d’al-Jazira et...