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Actualités

Le cinéma libanais, reporter de guerre et soldat de la paix

Alors que les combats dans le nord du Liban font la une de l’actualité, la guerre tient souvent la vedette, un peu sous forme d’exorcisme, dans les films de ce pays présentés à Cannes, qui témoignent de la vitalité de la production cinématographique libanaise. Le Liban est venu en force sur la Croisette, avec au total dix films dans lesquels la guerre et la crise politique jouent souvent le premier rôle ou en constituent la trame, et dont la plupart ont été retenus dans la section « Tous les cinémas du monde », vitrine de la diversité culturelle au Festival de Cannes. « Ces œuvres nous montrent la force de ce petit pays, la vitalité de ses artistes et l’originalité que son histoire, tour à tour tragique et apaisée, imprime à sa production », souligne Catherine Démier, directrice générale du Festival et directrice de « Tous les cinémas du monde ». Aimée Boulos, présidente de la Fondation Liban-Cinéma, explique que le nouvel essor que connaît la production cinématographique libanaise « met en exergue les nouvelles données sociologiques nées de la situation de guerre qui perdure ». « Il était très important que le cinéma libanais et ses nouvelles générations de cinéastes s’expriment à Cannes, comme un défi à cette accumulation de malheurs. Le cinéma redonne son visage de toujours au Liban, qui a toujours été une plate-forme artistique à part », confie à l’AFP Mme Boulos. Beyrouth sert de toile de fond aux films actuellement montrés à Cannes, résumant toutes les contradictions du Liban : Yawmon Akhar, a perfect day des réalisateurs Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, tous deux âgés de 38 ans, traite des disparitions dans la capitale libanaise. Falafel de Michel Kammoun, 37 ans, évoque un jeune Libanais confronté à des questions existentielles au cours de ses déambulations nocturnes, « alors qu’un volcan sommeille à chaque coin de rue ». Avec Le dernier homme, le cinéaste Ghassan Salhab met en scène Beyrouth qui s’autodétruit par la parabole d’un insaisissable meurtrier. Plus éloigné des conflits, dans Quand Myriam s’est dévoilée, le réalisateur Assad Fouladkar livre une étude sociologique d’une famille musulmane où une femme s’invente une grossesse pour contrer les reproches du clan. En compétition pour la Caméra d’or qui récompense une première œuvre, Caramel de Nadine Labaki propose le quotidien de femmes de confessions différentes qui se croisent dans un institut de beauté. Également retenue dans la section parallèle de la « Quinzaine des réalisateurs », Danielle Arbid met en scène, dans Un homme perdu, l’acteur français Melvil Poupaud en photographe de presse au Proche-Orient. Point d’orgue de la présence du cinéma libanais à Cannes, une grande fête, voulue par l’office de tourisme du Liban comme un défi supplémentaire à l’actualité sur place, a réuni lundi soir les équipes des films. Fahd Hariri, l’un des fils l’ex-Premier ministre assassiné Rafic Hariri, comptait parmi les invités. Après le cinéma, la musique a eu le dernier mot : les Scrambled Eggs, jeune groupe libanais de pop-rock qui a composé la musique de plusieurs films présentés à Cannes, ont offert un miniconcert sur la plage « contre les épreuves que traverse le Liban ». Jean-François GUYOT (AFP)
Alors que les combats dans le nord du Liban font la une de l’actualité, la guerre tient souvent la vedette, un peu sous forme d’exorcisme, dans les films de ce pays présentés à Cannes, qui témoignent de la vitalité de la production cinématographique libanaise.


Le Liban est venu en force sur la Croisette, avec au total dix films dans lesquels la guerre et la crise politique jouent...