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Au moins 75 % des Roumains ont voté « non » au référendum sur le sort du président Basescu échappe sans problème à la destitution

Traian Basescu, premier président roumain à être suspendu depuis la Révolution de 1989, a échappé samedi sans problème à la destitution, le « non » sortant largement en tête du référendum, selon deux sondages sortie des urnes. À la question « Êtes-vous d’accord avec la destitution de Traian Basescu ? » 75 à 78 % des votants ont répondu non, selon les sondages réalisés respectivement par les instituts Insomar et MMT pour la chaîne Realitatea TV, et par CURS et CCSB pour la chaîne publique TVR. « L’estimation de 75 % en faveur du président et de 25 % pour les 322 parlementaires (qui avaient voté en faveur de sa suspension) montre les options du peuple roumain », a commenté M. Basescu, lors d’une conférence de presse organisée au siège du Parti démocrate (PD/opposition) dont il est issu. « Je me permettrai de tirer une seule conclusion : que les Roumains veulent moderniser la classe politique, à savoir l’introduction du vote uninominal et une révision de la Constitution. Il est temps d’avoir une Constitution pour les Roumains et non pas pour les politiciens », a-t-il poursuivi, annonçant qu’il aurait « bientôt une réunion avec les partis parlementaires pour discuter les façons de moderniser la classe politique ». Malgré cet écart important entre le « non » et le « oui » à la destitution, le référendum a été marqué par un faible taux de participation, probablement inférieur aux 50 %, loin de la mobilisation massive qu’espérait M. Basescu. « Il s’agit d’une victoire sans gloire », a aussitôt lancé le président du Parti social démocrate (PSD, opposition) Mircea Geoana, qui avait mené la campagne pour la destitution du chef de l’État. « M. Basescu ne peut plus prétendre qu’il jouit du soutien de l’électorat », a-t-il ajouté, tout en assurant qu’il entendait donner cours à l’appel du président en faveur d’une « entente » pour faire avancer les réformes. « Je considère que les Roumains ont donné une deuxième chance à M. Basescu. Je respecte cette décision et je vais agir dans un esprit de collaboration entre le gouvernement et la présidence au bénéfice de la Roumanie », a estimé pour sa part le Premier ministre Calin Tariceanu, ancien allié devenu un farouche adversaire du président. Les résultats définitifs de ce scrutin devaient être validés par la Cour constitutionnelle puis par le Parlement avant le retour de M. Basescu au Palais de Cotroceni. En attendant, l’intérim sera toujours assuré par Nicolae Vacaroiu, 63 ans, qui avait laissé la tête du Sénat pour passer à la présidence du pays. Suivi avec attention depuis Bruxelles, ce référendum, qui intervenait moins de cinq mois après l’entrée de la Roumanie dans l’UE, l’a également été sur place par le corps diplomatique étranger. Selon l’agence Mediafax, le bureau électoral central de Bucarest avait enregistré 55 accréditations d’observateurs externes dont 36 provenant d’ambassades – parmi lesquels 28 pour les États-Unis – ou de la représentation de la Commission européenne dans la capitale. Élu en décembre 2004, le président avait été suspendu par le Parlement le 19 avril dernier. Il était accusé d’« attitude partisane et d’abandon de son rôle de médiateur politique », de « contribution à la création d’une atmosphère d’instabilité politique », « de refus injustifié de nommer des ministres proposés par le Premier ministre ».
Traian Basescu, premier président roumain à être suspendu depuis la Révolution de 1989, a échappé samedi sans problème à la destitution, le « non » sortant largement en tête du référendum, selon deux sondages sortie des urnes.
À la question « Êtes-vous d’accord avec la destitution de Traian Basescu ? » 75 à 78 % des votants ont répondu non, selon les...