Le CCI et Saout el-Mahabba réclament l’interdiction définitive de la revue au Liban Tollé dans les milieux catholiques en raison d’une couverture de « Voici »

Une couverture du numéro 1016 de la revue Voici de la semaine dernière, représentant la fille de Lionel Richie et amie de Paris Hilton, Nicole Richie, et son célèbre tatouage au pied représentant un chapelet avec une croix, a déclenché hier le courroux du Centre catholique d’information (CCI), de Télé-Lumière et de Saout el-Mahabba qui ont rappelé au département de la censure de la Sûreté générale « son devoir de superviser les articles de presse et d’empêcher toute photo portant atteinte à la morale ou capable de semer la discorde sectaire ». Le CCI a déclaré, dans une conférence de presse, vouloir faire face à la « culture de la corruption » et « semer la civilisation de l’amour ». Le CCI et les deux médias ont appelé hier les chrétiens à participer à une manifestation de protestation vendredi, qui partira du Collège des Apôtres à Jounieh et se dirigera successivement au patriarcat maronite, à la nonciature apostolique et à l’ambassade de France. Le CCI a surtout réclamé l’interdiction définitive de Voici au Liban. Durant la conférence de presse, dont le slogan était la lutte contre les signes qui portent atteinte aux symboles religieux, le directeur du CCI, Abdo Abou Kassem, a appelé la Sûreté générale à poursuivre son œuvre de censure des films, des publicités et des livres qui portent atteinte aux symboles religieux. De son côté, le père Fady Tabet, PDG de Saout el-Mahabba, a replacé l’affaire dans le contexte des provocations et du spectre de la guerre civile et de la discorde intercommunautaire (sic). Il a demandé, pour que cette affaire constitue désormais un exemple, d’organiser un convoi de protestation, menaçant de « recourir à l’escalade si l’État ne satisfait pas nos revendications » en faveur de l’accroissement de la censure. « Il aurait été simple pour nous d’accuser tel ou tel, de procéder à des manifestations ; de brûler des pneus, de vandaliser aveuglément, parce que nos symboles sacrés ont été bafoués. C’est notre droit. Mais nous sommes les fils d’une culture d’amour et de pardon. Mais le pardon ne signifie pas la faiblesse et la reddition », a ajouté le père Tabet, en réclamant l’interdiction définitive de Voici, qui « diffuse l’esprit corrompu de l’Occident au sein de notre société orientale ». Il a enfin appelé la Sûreté générale à faire assumer la responsabilité au correspondant de la revue, évoquant la peine requise dans ce genre de cas, et qui prévoit entre un an et trois ans de prison ou une amende de 800 000 LL.