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Le plan US propose d’alléger les restrictions de circulation dans les territoires palestiniens contre l’amélioration de la sécurité Washington fixe un calendrier pour relancer le processus de paix, Israël émet des réserves

Le calendrier américain censé faciliter les discussions israélo-palestiniennes s’est heurté hier à son premier obstacle, le cabinet du Premier ministre israélien Ehud Olmert ayant fait savoir qu’il ne pouvait souscrire à certaines de ses exigences pour des raisons de sécurité. Washington a confirmé hier avoir fait circuler des directives sur les mesures à mettre en place pour relancer le processus de paix. « Il ne s’agit ni d’un accord officiel ni de quelque chose d’imposé à quiconque », a expliqué un porte-parole du département d’État, Tom Casey. Il a précisé que le plan incluait des mesures inscrites dans la « feuille de route », le plan de paix international resté lettre morte depuis 2003. Le document demande au président Mahmoud Abbas d’entamer à la mi-juin le déploiement des forces qui lui sont fidèles pour mettre un terme aux tirs de roquettes en direction de l’État d’Israël et à la contrebande d’armes à destination de la bande de Gaza, selon des responsables ayant eu accès à ce calendrier qui s’étend sur huit mois. En contrepartie, Israël devra prendre des mesures pour permettre la circulation des biens et des personnes entre la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée. Washington a présenté ce calendrier séparément, la semaine dernière, à Abbas et à Olmert. Reste à savoir jusqu’où les États-Unis sont prêts à aller pour faire en sorte qu’il soit respecté. Côté israélien, on fait d’ores et déjà remarquer que la levée des restrictions de déplacements, sans garantie que M. Abbas a bien rempli ses propres obligations en matière de sécurité, pose problème. Si l’État hébreu semble disposé à lever ces restrictions en Cisjordanie à compter de la mi-mai, d’autres dispositions, comme la question du passage de convois routiers entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, soulèvent de sérieuses objections. « Certaines de ces idées sont déjà appliquées par Israël, d’autres sont bien avancées et il y en a qu’Israël ne pourra pas traiter dans l’immédiat pour des raisons de sécurité », a déclaré un membre des services du Premier ministre. Avant l’émergence de ces divergences israélo-américaines, les relations entre les deux alliés avaient déjà pâti de la reprise des contacts entre Washington et le gouvernement palestinien, via les ministres qui n’appartiennent pas au Hamas. Les autorités israéliennes prônent le boycott du gouvernement d’union dans son ensemble. Côté palestinien, M. Abbas n’est pas non plus à l’abri des déconvenues. Le déploiement des services de sécurité proches du Fateh, dont il est issu, risque de donner lieu à une réaction violente de la part de la branche armée du Hamas ou d’autres mouvements radicaux à l’origine des tirs de roquettes. Le plan américain prévoit la mise en place, d’ici au 1er juin, de « cellules de coordination » communes aux forces palestiniennes, israéliennes et égyptiennes pour renforcer la sécurité aux frontières. D’ici au 15 juin, Abbas devra ainsi déployer ses forces le long de la frontière égyptienne, entre le point de passage de Rafah et la Méditerranée, afin d’empêcher la contrebande et de détruire les tunnels creusés par les activistes. Une « cellule de coordination » sera également créée au point de passage de Kerem Shalom, entre la bande de Gaza et Israël. Mohammad Dahlan, conseiller du président palestinien pour la sécurité et adversaire résolu du Hamas, devra mettre au point un plan pour empêcher les attaques à la roquette contre l’État hébreu. Le déploiement des forces nécessaires à ce plan devra commencer d’ici au 21 juin. Le calendrier américain demande en outre à Israël d’autoriser la fourniture d’armes, de munitions et de matériel aux forces palestiniennes contrôlées par Abbas à Gaza et en Cisjordanie. Celles-ci doivent être renforcées, mieux équipées et mieux entraînées d’ici à la fin de l’année. De source diplomatique, on souligne combien la secrétaire d’État Condoleezza Rice est attachée à ce plan sans précédent, malgré les difficultés. Elle espère pouvoir soumettre un projet sur lequel les deux parties s’engageraient, peut-être par écrit. Washington espère que ce plan permettra d’établir les bases de négociations de paix proprement dites, notamment sur le statut d’un futur État palestinien, mais les obstacles sont encore nombreux, à commencer par l’instabilité politique en Israël, où le Premier ministre Ehud Olmert est mis en cause pour sa conduite de la guerre au Liban l’été dernier.
Le calendrier américain censé faciliter les discussions israélo-palestiniennes s’est heurté hier à son premier obstacle, le cabinet du Premier ministre israélien Ehud Olmert ayant fait savoir qu’il ne pouvait souscrire à certaines de ses exigences pour des raisons de sécurité.

Washington a confirmé hier avoir fait circuler des directives sur les mesures à mettre en place pour...