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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDITION Douglas Kennedy, écrivain américain, vedette en Europe

D ouglas Kennedy s’est imposé en quelques années comme l’un des écrivains américains les plus lus en Europe, avec une dizaine de livres efficaces, intelligents, entre suspense et critique sociale. Après New York, Londres, Los Angeles, il situe pour la première fois l’action de son nouveau roman, La femme du Ve (Belfond), paru le 3 mai, dans un Paris sombre, sale, inquiétant, pour un cauchemar dont il a la recette. « J’ai lu beaucoup de romans où Paris est présenté comme une carte postale. J’ai voulu donner une vision subversive de cette image », explique-t-il en français, entre deux éclats de rire, dans le salon d’un hôtel parisien. Harry Ricks, son personnage principal, professeur dans une université américaine, a fui son pays à la suite d’un drame mystérieux pour se réfugier dans un hôtel sordide du Xe arrondissement. Il y découvre un Paris misérable, avec ses clandestins et ses combines, loin de la ville lumière des romans de Hemingway. Né en 1955 à New York, Douglas Kennedy, qui vit depuis 30 ans en Europe, réside entre Londres et Paris. Il s’est fait connaître avec Cul-de-sac, un thriller psychologique, en 1992, et aligne les best-sellers depuis dix ans. Ses trois derniers grands livres, La poursuite du bonheur (2001), Une relation dangereuse (2003) et Les charmes discrets de la vie conjugale (2005), se sont vendus à un total de plus d’un million d’exemplaires à la fois en France et en Grande-Bretagne, toutes éditions confondues. De gros romans haletants, où la vie banale sort soudain de l’ordinaire. « J’écris des cauchemars modernes. Et j’ai eu beaucoup de succès parce que tout le monde adore les cauchemars des autres », s’amuse-t-il. Le succès vient de sa capacité à combiner suspense et rebondissements avec une vision humaniste, décapante des rapports sociaux. « Peut-être que l’humanisme vient du fait que dans mes livres tout le monde est faible, dit-il. Le vernis est très fragile. C’est rare de trouver une vie sans échec, sans déception. C’est triste, mais c’est la réalité. » À l’inverse des écrivains américains des années 1920, génération perdue à Paris en quête de reconnaissance, Kennedy est plébiscité par le public comme la critique. Trois de ses livres, L’homme qui voulait vivre sa vie (1998), Les désarrois de Ned Allen (1999) et La poursuite du bonheur, sont en cours d’adaptation au cinéma. Aux États-Unis en revanche, Les charmes discrets de la vie conjugale, dans lequel il remonte 40 ans d’histoire américaine, n’a pas trouvé d’éditeur. « La raison principale, c’est que c’est un roman très politique (...) Je suis très américain, j’adore mon pays, mais je vois ses faiblesses et ses forces. Si on est un écrivain américain, c’est un devoir de critiquer la société américaine », explique-t-il. Une implication qu’il aimerait trouver chez ses confrères français. « Il y a un type de roman anglo-saxon dont la société est le sujet principal. Je voudrais lire un livre dont la société française serait le sujet principal, confie-t-il. Mais c’est seulement une petite demande. »
D ouglas Kennedy s’est imposé en quelques années comme l’un des écrivains américains les plus lus en Europe, avec une dizaine de livres efficaces, intelligents, entre suspense et critique sociale.
Après New York, Londres, Los Angeles, il situe pour la première fois l’action de son nouveau roman, La femme du Ve (Belfond), paru le 3 mai, dans un Paris sombre, sale, inquiétant, pour un...