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Actualités - OPINION

Humeur Drôles de dames !* Nahi LAHOUD

Elles sont présidentes, sénateurs, ministres, députées, militantes. Elles, ce sont les étoiles montantes de la gent féminine politique mondiale : Michèle Bachelet, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Ségolène Royal, Michèle Alliot-Marie, Aung San Suu Kyi. Depuis quelque temps, elles sont au-devant de la scène internationale, régnant sur les cœurs, les idées, les aspirations et les espoirs de leurs peuples respectifs. Elles ont toutes des points en commun : elles ont de l’ambition, du charisme, de l’intelligence et de la résolution, tout en gardant intacte leur féminité (leur arme la plus redoutable). Michèle Bachelet a été élue présidente dans son Chili natal, à la barbe des pinochistes qui, depuis, souffrent comme des dam…nés ! Dame Nancy Pelosi (un charme fou), qui vient d’accéder à la présidence de la Chambre des représentants, a osé braver les interdits en se rendant à Damas pour y rencontrer Bachar el-Assad, et ce au grand… dam d’un George W. Bush ulcéré. Après avoir été une Première dame exemplaire, Hillary Clinton s’est lancée dans la course à l’investiture présidentielle, résolue à « aller à dame » pour placer ses pions sur la dernière ligne de ses adversaires, et Ségolène Royal a réussi à mater les éléphants de son socialiste de parti (qui la mataient d’un mauvais œil) pour tenter de damer le pion à Nicolas Sarkozy, peu enclin à lui faire une fleur, mais prêt à l’envoyer sur… les roses, en lui chantonnant : « Ségolène, allons voir si la rose. » Reste Michèle Alliot-Marie, la ministre des Armées, qui est bien « armée » pour devenir un jour Madame la Présidente et qui attend son heure (sans heurts), d’autant plus qu’elle n’a nullement l’intention pour le moment de jouer la dame de compagnie et encore moins la dame de remblai. Quant au prix Nobel de la paix, la Birmane Aung San Suu Kyi (en résidence surveillée), dame ! elle continue à déchaîner les passions et à lutter admirablement pour la démocratie contre la junte militaire de Rangoon. Les adversaires (mâles) de ces drôles de dames les accusent (à tort) de jouer les dames « patronnesses », ou les « salonnières ». Je réprouve ces épithètes injurieuses et je suis convaincu qu’elles peuvent réussir là où les hommes ont échoué. En tout cas, jusqu’à présent elles ont réussi ce qu’elles ont entrepris, à savoir imposer leur présence et leur style avec leurs sourires désarmants. Elles ont bien dressé leur attelage dans la cour des grands, ces six princesses de haut rang. De plus, elles gardent une incomparable modestie, une immense curiosité, une ouverture d’esprit qui font la grandeur de leur personnalité. C’est leur force et leur faiblesse. Quand elles sont passées, un parfum de liberté, de chaleur imprègne leur entourage et leurs audiences. Chez elles, pas d’emphase, pas de jalousie, pas d’idées proscrites, pas de chauvinisme féministe déplacé. Elles restent très femmes après tout. Elles savent pertinemment qu’on n’échappe pas à sa féminité. Mais ces dames, comme naguère Margaret Thatcher, Indira Gandhi ou Golda Meir, n’ont aucunement l’intention de se laisser figer dans une quelconque image de Mère Teresa. C’est bien ce qui me fascine dans leur quête d’émancipation. S’abritant derrière leurs malicieux sourires et leurs douceureuses amabilités, elles veulent réformer modérément tous les ordres établis par le pouvoir des hommes. Elles ne sont pas libertaires, mais révolutionnaires et pensent qu’il n’y a pas de hiérarchie en société. D’après elles, tous les citoyens du monde doivent être des associés parfaitement égaux. Certaines mauvaises langues les assimilent aux dames (bariolées) de pique, de trèfle ou de carreau. Peut-être qu’avec elles, on peut couler à pic ou perdre son trèfle, ou encore se retrouver sur le carreau, mais pour moi (qui n’est point misogyne), elles sont avant tout des dames de… cœur. Nahi LAHOUD * Titre français du feuilleton télévisé américain « Charlie’s Angels ». Article paru le Vendredi 27 Avril 2007
Elles sont présidentes, sénateurs, ministres, députées, militantes. Elles, ce sont les étoiles montantes de la gent féminine politique mondiale : Michèle Bachelet, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Ségolène Royal, Michèle Alliot-Marie, Aung San Suu Kyi. Depuis quelque temps, elles sont au-devant de la scène internationale, régnant sur les cœurs, les idées, les aspirations et les...