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FESTIVAL BIPOD Deux spectacles libanais ont eu lieu successivement le même soir au théâtre Monnot Le silence d’un clown et l’éloquence des gestes de Souraya Baghdadi

Dans le cadre du festival de danse Bipod, qui se déroule actuellement au théâtre Monnot, deux spectacles différents ont retenu l’attention du public dimanche soir: un clown, Jamal Krayem, venu raconter, en gestes, la solitude des villes et la guerre, et Souraya Baghdadi dans une performance de danse orientale. Il s’est tenu debout face au public, dans la noirceur de la scène, tournant le dos à des fragments de constructions. Près de lui, un enfant joue. Le clown veut amuser. Il esquisse des mouvements, fait virevolter des rubans rouges, mais semble triste, voire morbide. Jamal Krayem, récemment diplômé de la LAU en études scéniques et ayant participé à plusieurs performances de rues depuis 2002, aborde la scène en mélangeant, dans son travail, une gestuelle de mimes, de danse et de clown. Durant plus d’une quinzaine de minutes et sur fond de musique grinçante (à outrance), il va mêler le sourire aux larmes, la tristesse à la joie. Un spectacle célébrant la naissance et la mort, mais qui aurait gagné à être plus éclairé afin de mieux voir les expressions du clown. Clown triste et danse orientale Après une courte pause, c’est au tour de Souraya Baghdadi, accompagnée de Hassan ben Gharbia, d’effectuer une performance de danse orientale sous les sons du nay, rythmés par les battements de « tabla ». Quatre tableaux différents, étalés sur vingt minutes, qui se font l’écho du corps dans ce qu’on pourrait qualifier de la genèse du mouvement. Établie à Paris depuis 1984, Souraya Baghdadi, danseuse-chorégraphe de formation classique et contemporaine et fondatrice de l’association CDO (Centre de danses orientales), a développé son action dans les domaines de l’enseignement, mais également de la recherche et de la création. Pour cet esprit libre et passionné, «il suffit parfois de juste se laisser guider, de se laisser porter et de faire confiance au mouvement pour que la danse surgisse». Geste débridé, affranchi de toute contrainte, comme si l’ivresse du corps l’emportait sur le raisonnement de l’esprit, c’est ce qu’offre à voir la danseuse. Évoluant sur scène avec Hassan ben Gharbia (entraîné aux ateliers Graham, Cunningham et dans le groupe de recherche de l’Opéra de Paris), elle réinvente la dabké. Avec une canne posée sur son épaule qu’elle balade tout le long de son corps, Baghdadi fait renaître les traditions des derviches tourneurs et autres folklores orientaux en leur donnant une plus large dimension. Son mouvement, minimaliste, presque introverti car centré sur le corps uniquement, se déconstruit et se reconstruit sur scène. C’est un sentiment de joie qui se dégage de cette artiste et elle entend le partager pleinement avec son public. La première à s’étonner de la naissance d’un mouvement, Baghdadi fait fi des chorégraphies rigides et repousse les règles préétablies. Avec elle, tout est spontanéité, fraîcheur et naturel. Colette KHALAF
Dans le cadre du festival de danse Bipod, qui se déroule actuellement au théâtre Monnot, deux spectacles différents ont retenu l’attention du public dimanche soir: un clown, Jamal Krayem, venu raconter, en gestes, la solitude des villes et la guerre, et Souraya Baghdadi dans une performance de danse orientale.
Il s’est tenu debout face au public, dans la noirceur de la scène, tournant...