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CORRESPONDANCE - Le cellulaire entre au musée Objet d’art et de convivialité WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

«Allô, allô, quelles nouvelles?… Au bout du fil, je vous appelle.» C’était du temps du «tout va très bien madame la marquise». Et depuis, beaucoup de fils se sont croisés et décroisés pour faciliter et améliorer les communications. Aujourd’hui, le «handy» est devenu obsolète. Place donc au règne absolu du cellulaire qui vient de connaître l’honneur suprême en faisant son entrée au musée. Ainsi, le Musée d’art contemporain de Baltimore donne actuellement à voir une exposition intitulée «L’art et le téléphone mobile». Trente artistes se sont intéressés à cette technologie et l’ont explorée afin de l’utiliser comme matériau de base. Les œuvres qu’ils en ont tirées dévoilent toute une dynamique de mobilité, d’interaction et de connectivité globale. Ils ont notamment utilisé les téléphones caméras, les caméras vidéos, les sonneries, les messageries et autres technologies «Bluetooth». Cela a donné, entre autres, une sculpture nommée Vidéos lustre, faite de douze cellulaires qui pendent du plafond. Et chacun de ces cellulaires projette un film sur son petit écran. On a donc ici un luminaire imagé. Ailleurs, ce sont des créations ayant pour noms TXTual Healing et Cell Block qui invitent le public à contribuer à ces œuvres en envoyant, à partir de leurs appareils respectifs, messages et photos. Une autre section propose de télécharger des programmes sur les appareils des visiteurs. De l’isolement technologique à la convivialité Ce n’est pas tout. On pourrait faire plus ample connaissance entre personnes présentes au même moment dans la salle grâce à des installations aux noms évocateurs (Bruit digitale d’un jardin et Oncle Roy est dans les parages) fonctionnant à partir d’un logiciel spécial et faisant fonction d’un central téléphonique. D’autre part, si vous êtes curieux de visualiser le fonctionnement de votre téléphone mobile, vous pouvez composer un numéro et parler sur votre cellulaire en marchant dans la salle «Informationlabs». Se dessinera alors sur les murs un tracé de lumières clignotantes correspondant au signal activé par votre appareil. Et si, tout en circulant dans l’espace réservé à l’exposition, vous avez envie de humer l’air extérieur, on vous donnera un numéro vous reliant avec le poste écologique de la baie de Chesapeake qui vous renseignera sur les conditions météorologiques, la qualité de l’eau et autres forces du vent. Tout cela, pour sortir tout un chacun de l’isolement et du monde clos où risque de les enfermer la technologie. Par ailleurs, il y a certainement du Big Brother dans la pratique du cellulaire qui permet de localiser les interlocuteurs. Mais il peut y avoir aussi de la convivialité. C’est l’un des messages que transmet cette exposition. À noter que le phénomène du cellulaire (d’abord réservé à une élite pour une utilisation professionnelle, puis popularisé) a déjà fait l’objet de plusieurs études sociologiques. En Angleterre, il est apparu que le téléphone mobile avait supplanté la cigarette en tant que symbole du passage à l’âge adulte pour les jeunes adolescents. Puis l’idée d’une Journée mondiale sans téléphone portable avait été lancée en 2001 par l’écrivain français Phil Marso pour créer un débat de réflexion autour des bouleversements que cet outil de communication a occasionnés dans la vie de la société.
«Allô, allô, quelles nouvelles?… Au bout du fil, je vous appelle.» C’était du temps du «tout va très bien madame la marquise». Et depuis, beaucoup de fils se sont croisés et décroisés pour faciliter et améliorer les communications. Aujourd’hui, le «handy» est devenu obsolète. Place donc au règne absolu du cellulaire qui vient de connaître l’honneur suprême en faisant...