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Actualités - CHRONOLOGIE

BIPOD - « Coregrafia de Cordel » au théâtre Monnot Figures négatives pour une danse moderne expérimentale

Un spectacle arrivant en droite ligne du Brésil a été présenté dans le cadre de la « Plate-forme internationale de la danse à Beyrouth » (Bipod) programmée par le théâtre Monnot. Ceux qui croyaient à une bonne occasion de voir quelques pas sensuels et ensoleillés ont vite déchanté. Avec le titre énigmatique et aseptisé de Coregrafia de Cordel, la compagnie de dança Palacio das artes a présenté un spectacle décousu, tablant sur les émotions et la vision de six danseurs et danseuses témoignant de la réalité du Vale do Jequitinhonha, au nord de l’État Minas Gerais. Curieuses émotions et bien plus curieuse vision aux incohérences chaotiques… Tout est fait pour irriter et provoquer le spectateur. À commencer par la scène envahie par deux rangées de chaises où siège un public mitraillant de flashs les danseurs et aveuglant l’autre partie de l’audience ! Retard de vingt minutes, sans doute délibéré, sur l’horaire annoncé, avec un démarrage insolite sur fond d’absence de musique. Pour meubler l’« ahanement » et la respiration des danseurs qui évoluent bien arbitrairement dans la flaque de lumière, une bande sonore de radio qui grésille avec des bribes de chants populaires a cappella. Côté costume, juste quelques tenues sans intérêt, si ce n’est de laisser les « actants » de ce spectacle évoluer en toute aisance pour des jongleries et une gymnastique oscillant entre humour noir et équilibrisme sans péril… Avec des figures d’improvisations bien négatives pour une danse moderne expérimentale, ces jeunes danseurs ont offert une large palette de mouvements, de sauts en hauteur, de vibrations fessues, de déploiements de jambes et de pas, pour une danse inexistante. Au sens conventionnel du terme. Ces ludiques prouesses corporelles étaient-elles une démonstration de leur potentiel de pouvoir d’expression plastique et artistique ? Sans nul doute, car à aucun moment la danse n’entre effectivement en jeu… Elle reste marginale par rapport à des expressions où d’autres préoccupations (contestation sociale, imitations de la réalité, fantasmes sexuels, rapports ludiques) ont péremptoirement, dans un désordre presque organisé, voix au chapitre de l’éloquence des corps. Une éloquence ici désarticulée, disjonctée, syncopée, sans queue ni tête. Un spectacle nerveux, se jouant de toutes les apparences, au bord de l’hystérie qui, tout en voulant montrer que danser serait trop facile, se veut provocateur, dérangeant, irritant. En ce sens délibérément négativiste d’une chorégraphie de la dérision (tout aussi bien dérisoire), il ne manque absolument pas sa cible. Edgar DAVIDIAN
Un spectacle arrivant en droite ligne du Brésil a été présenté dans le cadre de la « Plate-forme internationale de la danse à Beyrouth » (Bipod) programmée par le théâtre Monnot. Ceux qui croyaient à une bonne occasion de voir quelques pas sensuels et ensoleillés ont vite déchanté. Avec le titre énigmatique et aseptisé de Coregrafia de Cordel, la compagnie de dança Palacio das...