Téhéran laisse entendre qu’il pourrait utiliser l’arme du pétrole L’armée « coupera la main de tout agresseur », martèle Ahmadinejad

L’Iran coupera la main de tout agresseur, a déclaré hier le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lors d’un bref discours à l’occasion de la Journée de l’armée. Par ailleurs, Téhéran n’a pas exclu d’utiliser l’interruption de ses livraisons de pétrole comme une arme s’il était attaqué ou mis sous une trop grande pression à cause de son programme nucléaire, a indiqué le ministre du Pétrole. Les forces iraniennes, facteur de paix et de stabilité pour la région, n’hésiteront pas à briser net toute velléité d’agression, a assuré hier le président Mahmoud Ahmadinejad à l’occasion du défilé militaire annuel. « L’armée se dresse en rempart contre l’agresseur et tranchera son bras », a déclaré le chef de l’État, dont les propos étaient retransmis à la télévision. « Notre armée est autosuffisante (...) et au service de la paix, de la fraternité et de la sécurité dans la région », a-t-il poursuivi après le défilé, qui s’est déroulé dans la banlieue de Téhéran, à proximité du mausolée de l’ayatollah Khomeyni, fondateur de la République islamique. « L’armée et les forces militaires doivent être chaque jour plus prêtes qu’avant », a-t-il ajouté. « Notre peuple tend la main de l’amitié à tous les peuples. Nous voulons des relations amicales et justes avec tous les peuples, sauf avec le régime sioniste », a poursuivi le président iranien. Immédiatement après le discours du président, les forces armées ont commencé un défilé au cours duquel aucune arme nouvelle n’a été montrée, à l’exception de quelques drones destinés à la guerre électronique. La plupart des missiles étaient de courte ou moyenne portée. L’un d’eux, le Nazeat, portait l’inscription « Mort à Israël ». L’armée classique iranienne est généralement moins bien dotée en armement que les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, crée au lendemain de la révolution de 1979. Les Gardiens de la révolution possèdent notamment les missiles balistiques Shahab-3 ou encore les systèmes antiaériens russes Tor-M1, récemment livrés à l’Iran. D’autre part, le ministre du Pétrole, Kazem Vaziri-Hameneh, a prévenu hier que sans vouloir perturber les flux pétroliers, l’Iran utiliserait « tous les moyens pour se défendre » en cas d’attaque. Prié de dire si Téhéran aurait recours à l’« arme du pétrole » en cas de nouvelles pressions de la part du Conseil de sécurité de l’ONU, il a répondu aux journalistes : « Nous n’avons jamais voulu interrompre les flux d’énergie dans le monde mais, naturellement, tout pays agressé ou menacé se servira de tous les moyens pour se défendre. »