FESTIVAL Gotan Project et Nosfell ouvrent le 31e Printemps de Bourges

Le groupe franco-argentin Gotan Project, qui dépoussière le tango en le mariant avec l’électro, et l’extravagant Nosfell ont ouvert, il y a deux jours, en France, la 31e édition du Printemps de Bourges, festival de rock. Gotan Project, qui a connu un succès international avec ses deux albums, La revancha del tango puis, il y a quelques mois, Lunatico, a séduit le public grâce à un spectacle bien rodé. Sur scène, un quatuor à cordes, un piano, un bandonéon, une guitare, une chanteuse et deux DJ recréent une ambiance qui évoque aussi bien les faubourgs de Buenos Aires, pour la fougue du tango, qu’un hôtel parisien branché pour les élégants rythmes électro. La mise en scène attire l’œil: costume blanc et cravate rouge pour les musiciens, robe blanche pour les musiciennes et, derrière eux, un écran géant où sont projetées les images d’une Argentine fantasmée (couples dansant le tango, courses de chevaux ou rappeurs de Buenos Aires). De son côté, Nosfell a convié les spectateurs à voyager encore plus loin. Le jeune Français, auteur de deux albums (Pomaïe Klokochazia balek et Klin Bla Lemsnit Dünfel Labyarrit), évolue dans un univers totalement atypique. Il a créé une langue, le klokobetz, et un monde imaginaire, Klokochazia, cadres dans lesquels vit sa musique. Accompagné de son violoncelliste, Pierre le Bourgeois, il enchaîne des chansons indéfinissables qui relèvent aussi bien du free jazz que d’un folk ou d’un rock déviants. Les sons sont étranges et se superposent grâce à des boucles sonores. Le chanteur, torse nu, gros tatouage et physique longiligne d’échassier, murmure, feule ou crie selon les moments. Entre deux morceaux, d’une voix chevrotante de vieille femme, il narre les chroniques de Klokochazia à la manière d’un barde nordique. À l’affiche également, l’excellent rappeur anglais Just Jack ou le duo français Pravda. Le Printemps se poursuit avec notamment Abd al-Malik, Juliette Gréco, Adamo ou Sanseverino.