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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN - Il s’est clôturé hier avec l’opéra de Bizet, revisité par l’Helikon Opera Une Carmen très olé olé Colette KHALAF

Tout près du public s’est installé l’orchestre, composé de plus de quarante musiciens. Évoluant sur scène, une troupe formée de plus de trente interprètes et danseurs. Une foule donc d’artistes de l’Helikon Opera pour présenter la Carmen de Bizet, version moderne. Un spectacle de fièvre et de feu qui a laissé un arrière-goût de surprise chez plus d’un. C’est dans un décor complètement « trash », des murs en brique recouverts de graffitis et de posters, une vieille automobile en guise de maisonnée couverte par un rideau en lambeaux et des grosses bennes à ordures, que se déroule l’action de Carmen, l’opéra de renommée mondiale et cher à Georges Bizet. Jouée, adaptée et plus d’une fois réadaptée sur scène et à l’écran, cette œuvre, qui a connu l’échec le plus cuisant de l’histoire de la musique du vivant de son auteur et qui allait devenir par la suite l’un des opéras les plus appréciés du monde, faisait encore ce soir, grâce à une troupe jeune et énergique, l’objet d’une version contemporaine, sans pour autant s’éloigner de l’esprit de Bizet. Abordant le thème de la passion, de la jalousie et de la mort, Carmen ne peut laisser indifférent. Mais si la musique puissante et mêlée à la fois d’arias langoureux et lyriques a été magnifiée par un chef d’orchestre fougueux , la chorégraphie, elle, a été plutôt surprenante. En effet l’Helikon Opera, qui fête en avril son seizième anniversaire et qui sort souvent des sentiers battus, propose dans nombre de ses spectacles une alternative radicale aux opéras traditionnels. Reposant sur des éléments jeunes aux talents vocaux intéressants, la troupe navigue entre traditions et modernité. De la fièvre dans le sang C’est donc sous la houlette du maestro Dmitry Bertman, habité par la musique de Bizet, que la Carmen, aux antipodes de la gitane qu’on connaît, puisque grande de taille, cheveux courts et minijupe fendue jusqu’au haut de la cuisse, fait son apparition au milieu d’une bande de jeunes gens et jeunes filles déjantés, façon West Side story. La bohémienne (dans ce spectacle, fille de joie et mêlée à la contrebande) n’est pas une héroïne au sens propre du terme. Elle est méchante, violente, volage. Elle aime l’amour pour l’acte de l’amour et non pour son partenaire. Mais elle est séduisante, charismatique et chante la liberté, cette liberté que cette bande de marginaux clame haut et fort sur les planches. Est-ce parce que la scène est trop petite et la troupe trop nombreuse que la chorégraphie semblait un peu pêle-mêle ? Ou est-ce parce qu’il faut un certain temps pour se familiariser à voir Carmen dépossédée de sa robe longue de gitane et de sa rose dans les cheveux ? Le fait est que l’émotion qui est souvent très forte dans cet opéra de Bizet manquait ce soir au rendez-vous . Certes, les applaudissements étaient nombreux. En les adressant particulièrement au magnifique orchestre et son maestro qui ont faire revivre durant plus de deux heures la fièvre de l’opéra de Bizet, ce public libanais connu pour sa générosité profitait pour encourager cette jeune troupe prometteuse qui s’est fait remarquer par un sang nouveau couleur carmin.
Tout près du public s’est installé l’orchestre, composé de plus de quarante musiciens. Évoluant sur scène, une troupe formée de plus de trente interprètes et danseurs. Une foule donc d’artistes de l’Helikon Opera pour présenter la Carmen de Bizet, version moderne. Un spectacle de fièvre et de feu qui a laissé un arrière-goût de surprise chez plus d’un.
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