Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

PARCOURS - Conférence à l’Université libanaise des lettres et des sciences humaines, section II Daniel Rondeau: Écrire, c’est s’engager

Dans le cadre du Salon du livre qui se tient à Antélias (jusqu’à demain, dimanche 18 mars), Daniel Rondeau, initiateur du «Dictionnaire De Gaulle» (paru chez Laffont), a été invité au Liban pour participer à une table ronde consacrée au général De Gaulle. Profitant de cette visite, il s’est exprimé devant un parterre d’étudiants, faisant en leur compagnie le parcours d’une vie. À la faculté des lettres et des sciences humaines de l’UL (Fanar-section II) et après avoir été présenté et interrogé par le juriste et écrivain Alexandre Najjar, le journaliste et homme de lettres Daniel Rondeau a évoqué son expérience personnelle, en revisitant la trajectoire de sa vie. Successivement rédacteur en chef des pages culturelles de Libération, reporter au Nouvel Observateur et éditorialiste de l’Express, Rondeau a été témoin des plus grands bouleversements de la seconde moitié du XXe siècle et c’est par une série de romans, de récits et d’essais qu’il s’est fait le fin observateur et le rapporteur engagé de cette marche du temps. «Né dans une famille modeste, en Champagne, j’ai grandi avec mes questions, dit-il, tout en attendant avec patience de prendre place dans l’histoire des hommes». C’est dans ce qu’il a appelé «métaphore du monde», et grâce à son père qui était instituteur, qu’il éprouvera ses premiers frémissements de lecteur, lesquels se poursuivront plus tard dans l’écriture. «Même si ce terme a une connotation solennelle religieuse, je parlerai d’une vocation», poursuit-il. Quoi de plus absolu que cette expression qui traduit l’engagement total qu’a ressenti Rondeau envers le mot «juste», l’émotion authentique et l’image vraie? Une vocation qui le pousse d’abord à explorer d’autres rivages et, plus tard, à se cloîtrer durant six ans afin de réaliser son roman La Marche du temps. Récits, voyages et essais.... Le parcours de Daniel Rondeau ne s’est jamais effectué d’une façon linéaire, «en terrain plat». Comme un enfant turbulent qui s’essaye au monde, il s’était engagé en 1968 dans une cause qui lui semblait idéale à l’époque. Tournant ainsi le dos à l’écriture, il avait travaillé durant quatre ans dans une usine en Lorraine «Une expérience qui aura duré quatre ans , affirme-t-il, et que je ne regrette pas puisque j’en ai tiré plus tard un roman intitulé Chagrin Lorrain et le dernier chapitre des Vignes de Berlin.» «Mais, tient-il à préciser, cela ne me fait pas pour autant le porte-parole d’une génération, car j’avais déduit par cette expérience que je ne changerai pas le monde, mais que j’en serais simplement le témoin.» Plus tard, ses engagements l’orientent vers la carrière de journaliste et c’est dans Libération, L’Express et Le Nouvel Observateur qu’il confronte les événements du monde. Mais si, en 1985, Rondeau quitte le journalisme pour se consacrer aux livres, c’est un nouvel engagement qu’il reporte sur ses ouvrages littéraires. De la Bosnie au Liban, en passant par Salman Rushdie, Rondeau prend part à tous les combats du monde. À la question de savoir s’il était un écrivain voyageur, il répond qu’ «écrire sur les villes est une autre façon de raconter des vies». Ses destinations portent des noms poétiques, des portes méditerranéennes qui charrient avec elles des effluves et des fragments de vies. Tanger, Alexandrie et Istanbul, trois portraits de villes qu’il va brosser et qui célèbrent la «Mare Nostrum» car, pour lui, l’histoire du monde est née dans le bassin méditerranéen, et c’est là qu’elle y prendra fin. Des romans historiques où les faits réels servent de «cadre et de support à l’imaginaire, comme un périmètre de sécurité», mais également des récits de vies dans cette observation affûtée de l’homme, voilà ce que l’écrivain tente de faire vivre au lecteur. Aujourd’hui, après avoir fondé la maison d’édition Quai Voltaire en 1987, la collection Bouquins pour les éditions Laffont a vu le jour. C’est une nouvelle aventure entreprise par Daniel Rondeau. Un engagement d’une autre nature... Mais toujours au service du livre. Colette KHALAF

Dans le cadre du Salon du livre qui se tient à Antélias (jusqu’à demain, dimanche 18 mars), Daniel Rondeau, initiateur du «Dictionnaire De Gaulle» (paru chez Laffont), a été invité au Liban pour participer à une table ronde consacrée au général De Gaulle. Profitant de cette visite, il s’est exprimé devant un parterre d’étudiants, faisant en leur compagnie le parcours d’une...