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ACQUISITIONS La Turquie, eldorado pour les banques étrangères

Depuis quelques années, les banques étrangères, et notamment européennes, multiplient les acquisitions en Turquie, où le secteur bancaire leur ouvre d’alléchantes perspectives. « La Turquie est le pays numéro un dans le bilan des succès du FMI et de la Banque mondiale », s’enorgueillit Bahadir Kaleagasi, membre de l’organisation patronale turque Tüsiad. Depuis quelques années, la croissance des investissements étrangers en Turquie est « spectaculaire ». En 2006, ils ont atteint quelque 15 milliards d’euros, spécialement dans les secteurs de la banque et des télécommunications. Dans le secteur financier, c’est surtout après la crise bancaire de 2001 qu’un intérêt grandissant s’est fait sentir. Alors qu’auparavant, les banques turques prenaient des risques souvent inconsidérés, depuis, elles se sont disciplinées et leurs bases se sont solidifiées. Avec l’aide du FMI, qui lui a octroyé en 2002 une ligne de crédit de 16 milliards de dollars, l’État a recapitalisé avec succès nombre de ces établissements, tandis que de vastes réformes structurelles ont été lancées pour assainir le secteur et alléger son endettement. Quant à la supervision bancaire, « elle s’est remarquablement améliorée », note l’OCDE dans son rapport annuel 2006 sur la Turquie. De 79 avant la crise, les banques turques sont devenues 47, mais « la Turquie en est ressortie plus forte », estime Jean-Jacques Santini, responsable de la banque de détail dans les marchés émergents chez BNP Paribas, qui, en 2005, a investi dans la banque TEB. La bonne résistance du secteur lors des turbulences de mai-juin 2006 a démontré que les banques étaient capables désormais d’absorber les chocs. Les agences bancaires ont colonisé certaines rues d’Istanbul. Le logo vert de BNP Paribas y côtoie celui multicolore de Fortis ou encore l’enseigne bleue de CitiGroup. Entre autres investisseurs étrangers, on peut également citer Unicredit, General Electric, EuroBank, National Bank of Greece, HSBC, Rabobank ou encore plus récemment Dexia. Pour ces étrangers, les atouts sont multiples. Outre une croissance de 6 % à 7 % ces dix dernières années ainsi qu’une inflation tombée de 70 % en 2001 à 10 % en 2006, la Turquie présente une « démographie intéressante », relève Yvan de Cock, directeur général de Fortis Turquie. Avec un peu plus de 70 millions d’habitants, la Turquie devrait dépasser en 2015 le seuil des 80 millions et devenir ainsi le premier marché européen, devant l’Allemagne. Certes, la stabilité politique n’est pas totalement garantie, avec une élection présidentielle qui pourrait en 2007 déstabiliser le pays et une adhésion à l’UE encore très incertaine. Mais de l’avis général, le marché, « sous-bancarisé » et peu développé dans des domaines comme l’assurance, a un fort potentiel de croissance, et les fondamentaux économiques du pays sont solides. À titre d’exemple, en Turquie, les prêts hypothécaires ne représentent encore que 3 % du PIB, contre plus de 36 % dans la zone euro, tandis que les dépôts bancaires atteignent seulement 50% du PIB, contre 102 % dans la zone euro. Pour BNP Paribas, par exemple, le rythme d’acquisition clientèle est de 20 000 clients par mois, soit près de 250 000 par an ! La Turquie est d’autant plus séduisante que l’intégration s’y passe remarquablement bien. Les banques étrangères saluent l’excellent niveau technologique, « parfois en avance sur les systèmes informatiques européens », ainsi que la grande faculté d’adaptation du personnel. Pour le patron de Dexia, Axel Miller, la Turquie est ni plus ni moins que « la clé de l’évolution future dans cette région du monde ». Propriétaire de DenizBank, le groupe espère que son activité en Turquie assurera d’ici à trois ans plus de 10 % de ses bénéfices.

Depuis quelques années, les banques étrangères, et notamment européennes, multiplient les acquisitions en Turquie, où le secteur bancaire leur ouvre d’alléchantes perspectives.
« La Turquie est le pays numéro un dans le bilan des succès du FMI et de la Banque mondiale », s’enorgueillit Bahadir Kaleagasi, membre de l’organisation patronale turque Tüsiad.
Depuis quelques...