La Bourse de Beyrouth repart à la hausse, la situation politique rassure Élie KAHWAGI

La Bourse de Beyrouth est parvenue la semaine dernière à recouvrer tout le terrain qu’elle avait abandonné pendant la semaine qui l’a précédée sur une chasse aux bonnes affaires et des achats à bon compte. Elle a fait demi-tour dès mercredi et s’est ajustée à la vitesse ascendante du vent d’optimisme qui a soufflé récemment sur le pays, indique-t-on dans les salles de marché pour expliquer ce changement de régime. À cela auraient contribué les propos rassurants tenus mardi dernier par l’émissaire du souverain saoudien venu remettre au président libanais une invitation au sommet arabe de Ryad fin mars, laissant prévoir une éventuelle sortie du pays de l’impasse dans laquelle il est plongé depuis déjà trois mois, avant la tenue de ce sommet. Cette perspective a été renforcée ensuite par des conjectures selon lesquelles la rencontre qui a eu lieu samedi dernier entre le souverain saoudien et le président iranien à Ryad devrait déboucher sur des résultats positifs au Liban aussi bien au sujet du tribunal à caractère international que de la formation d’un gouvernement d’entente nationale, condition sine qua non pour mettre fin au sit-in des forces de l’opposition dans le centre-ville de la capitale. Pour ne pas être pris par surprise dès cette semaine par les développements politiques en vue après le sommet irano-saoudien, nombre d’opérateurs ont donc procédé dès la veille du week-end à des achats d’actions à la baisse, anticipant un changement positif du climat entourant la cote. Bien que d’autres acteurs sur le marché aient estimé devoir rester sur la défensive tant qu’un règlement de la crise libanaise ne se fera pas incessamment, il n’en demeure pas moins que des professionnels commencent d’ores et déjà à pronostiquer une correction des excès commis récemment à la baisse de plusieurs valeurs cotées. Solidere a été la première à profiter de ce courant, les actions A et B de cette société ayant allègrement franchi à la hausse le seuil psychologique de 16 $, rebondissant de 15,85 $ à 16,31 $ (+2,90 %) et de 15,79 $ à 16,43 $ (+4,05 %) respectivement. Ce mouvement est d’autant plus significatif qu’il s’est produit la semaine dernière dans des volumes relativement très étoffés, portant sur la négociation de 1 287 816 actions A et B d’une valeur de 20 124 340 $ et représentant 72,56 % du marché contre 156 204 actions A et B d’une valeur de 2 500 001 $, représentant 47,07 % du marché pendant la semaine qui l’a précédée. Scénario identique dans le compartiment des bancaires qui a représenté 22,1 % du marché la semaine dernière avec la négociation de 203 361 titres d’une valeur de 6 128 468 $ contre 90 281 titres d’une valeur de 2 563 550 $, ou 48,27 % du marché, pendant la semaine qui l’a précédée. C’est ainsi que les certificats GDR de certaines grandes banques ont été activement recherchés, dont ceux de la Bank Audi et de la BLOM Bank qui ont progressé de 55,65 $ à 57 $ (+2,43 %) et de 62,2 $ à 62,6 $ (+0,64 %) respectivement. Il en est de même des actions ordinaires de la BLOM Bank et de la Byblos Bank qui ont avancé de respectivement 58 $ à 58,50 $ (+0,86 %) et de 1,71 $ à 1,74 $ (+1,75 %), alors que celles de la Bank of Beirut se sont maintenues à 12,80 $ ainsi que les actions prioritaires de la Byblos Bank à 1,75 $. Par ailleurs, on a relevé la hausse des actions du cimentier Holcim de 1,76 $ à 1,82 $ (+3,41 %) et des parts du Beirut Preferred Fund de 101 $ à 101,50 $ (+0,50 %), alors que les autres parts de Beirut Interbank Fund, Beirut Global Income, Beirut Lira Fund et Beirut Golden Income sont restées inchangées. En effet, l’indice BLOM des valeurs libanaises a récupéré la semaine dernière tout le terrain qu’il avait cédé pendant la semaine qui l’a précédée en gagnant 19,58 points ou 1,67 % à 1 191,05 points, et ce dans des échanges nourris, portant sur la négociation de 1 536 103 titres d’une valeur de 27 733 323 $ contre 263 789 titres d’une valeur de 5 311 261 $ pendant la même période.