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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN – Daniel Navarro et ses comparses sur la scène de l’auditorium Émile Boustani « Flamenco Fire » : un « bailador » incandescent...

Un public envoûté, enthousiaste, subjugué, a vibré samedi soir aux rythmes des « zapateados » (battements de pieds et claquements de talons) de Daniel Navarro, étoile montante du flamenco andalou. Lequel, accompagné de deux guitaristes, dont le fameux Chapi Pineda, d’un chanteur et d’une chanteuse (Eva de Dio) s’est produit, au Festival al-Bustan, dans un spectacle intitulé – à juste titre – « Flamenco Fire ». Car le feu du flamenco coule dans les veines de ce jeune bailador à la fougue incandescente. Dès son entrée sur scène, le public est conquis. Regard de braise, longue silhouette fière et élancée, en costume noir tout simple sur chemise blanche, il avance à coups de talons énergiques – et cependant étonnamment glissants –, fait un tour de scène le bras crânement posé sur la hanche, et il se dégage instantanément dans la salle une énergie sèche et nerveuse, une tension ardente. Comme l’âme de l’Espagne. Ou encore, celle, libre et douloureuse, des « gens du voyage ». Ces gitans dont les traditions chorales, en rencontrant la musique folklorique andalouse, sont à l’origine du flamenco. Un flamenco qui, dans la performance de Daniel Navarro et ses comparses, reste d’ailleurs fidèle aux origines. Ni folklore et fioritures (notamment dans les tenues sobres et modernes des artistes) ni chorégraphie spectaculaire, mais cette simple pureté d’un cante qui semble jaillir des profondeurs de l’être accompagné d’une danse intense et théâtrale qui exprime toute la sombre beauté de la vie, dans sa rudesse quotidienne. Une atmosphère que rendait, avec justesse, la voix rocailleuse du cantaor, s’élevant en solo ou accompagnée de battements de paumes et de pincements de cordes, entre deux (ou plutôt entre les seules deux !) performances du danseur. Une complainte qui, de la douce mélopée nostalgique, montait crescendo, pour atteindre les vibrations tragiques ou violentes du canto traditionnel. Puis c’est au tour d’Eva de Dio d’évoquer de sa voix puissante les affres des femmes de toréadors, qui les encouragent à coups d’« olés », tout en invoquant le ciel de les protéger. Un hymne à la tauromachie qui sera suivi par une danse sur le même thème magnifiquement interprétée par Navarro, en « habit de lumière », un costume blanc cette fois. Une « mise à mort » subtilement suggérée : le matador s’avance en défiant la bête par des claquements de doigts provocateurs, quelques pas en avant, deux esquives en arrière et le « ballet des pas fiévreux » s’embrase, la tension monte. Les accords sourds des guitares accompagnent les martèlements nerveux, les « olés » fusent, les toques de palmas (les battements rythmés des mains) rythment la scène, la violence de la lutte semble habiter le danseur qui, dans un fougueux mouvement final, tombe la veste. Frénétiques applaudissements de la salle, complètement sous le charme de cette démonstration d’authentique flamenco. Qui, comme il se doit, sera conclue par une « ergo », cette fête improvisée par les artistes sur scène, spontanément comme sur une place de village... Olé ! Zéna ZALZAL
Un public envoûté, enthousiaste, subjugué, a vibré samedi soir aux rythmes des « zapateados » (battements de pieds et claquements de talons) de Daniel Navarro, étoile montante du flamenco andalou. Lequel, accompagné de deux guitaristes, dont le fameux Chapi Pineda, d’un chanteur et d’une chanteuse (Eva de Dio) s’est produit, au Festival al-Bustan, dans un spectacle intitulé – à...