Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Amanite tue-mouches Des armes, il en pousse au bord de nos routes, de Beyrouth, du Kesrouan, de Jezzine de Saïda, tels des champignons à génération spontanée, semble-t-il. Il est vrai que le climat politique actuel se trouve être assez favorable à la formation de ces champs d’armes à l’image des amanites tue-mouches, bien particulières, visant indistinctement civils et hommes politiques, menaçant la vie de nos concitoyens. Il en est ainsi du discours de nos hommes politiques, certains armes à l’appui, la récolte ayant été bonne, ou d’autres, braconnant avec leur chiens fureteurs d’armes à l’image des chiens chasseurs de truffes, écumant les jungles où l’on pourrait trouver les trafiquants, et qui démontre combien la saison de récolte d’âmes semble s’annoncer bonne, pour une guerre civile que certains décrivent déjà comme froide. Ah oui, j’oubliais : de générations spontanées, il n’en existe aucune. Les générations spontanées d’armes, comme les champignons, on y croit, mais les racines du mal, ou plutôt des maux, étaient déjà là, parmi nous. Nous n’avons pas su y prêter attention et nous n’avons rien pu faire pour empêcher le mal de ronger le pays que nous aimons tous. La principale responsabilité est celle d’un État faible qui n’a pas su contrôler ces armes. Alexandre BAZ Faut-il sacrifier le Liban sur l’autel des principes ? Les grands principes ont beau s’imposer à nos esprits comme des vérités sacrées, leur application aveugle peut avoir des effets désastreux sur notre projet national. Il y a des cas où il nous faut sacrifier biens et vies pour permettre à ceux que nous aimons de vivre. Ce qui serait aberrant, toutefois, c’est de tout sacrifier bêtement pour rien. Il y a donc des cas où il faut avoir assez d’intelligence pour mettre de côté nos grands principes. Cela me paraît particulièrement vrai, quand la sagesse nous en fait un devoir. Le cas de nos chers islamistes illustre bien ce dont je parle. Ils n’hésitent pas à sacrifier leurs vies et celles des autres au nom de leur idéologie politico-religieuse. Pour eux, le sacrifice est un bien absolu, même s’il ne porte que des fruits désastreux. C’est ainsi qu’ils sont prêts à sacrifier le Liban. Leurs intentions sont certes bonnes. Passons maintenant à l’autre camp, celui des patriotes qui cherchent à sauver le Liban de ses ennemis de l’extérieur et de l’intérieur. Ceux-là aussi ont de bonnes intentions. Ils veulent un Liban affranchi de la tutelle syrienne, maître de sa destinée et vivant dans un système politique démocratique qui ne le cède en rien aux pays du premier monde. Voilà un projet fort louable. Ce qui est aberrant, c’est l’attachement à certains principes abstraits qui ne peuvent admettre aucun compromis et qui ont de ce fait des effets désastreux dans le domaine politique. En effet, le domaine de la politique est celui du compromis. Il faut certes s’opposer aux compromis compromettants, mais il faut s’ouvrir aux compromis que la sagesse nous invite à faire. Les grands principes ont le pouvoir d’obnubiler nos esprits. Il nous est toujours fort difficile de les subordonner aux exigences du bien commun, de l’entente nationale et de la sagesse la plus élémentaire. Les doctrinaires de nos deux camps opposés sont aujourd’hui les plus grands ennemis du Liban. Je sais que cela n’est pas facile à admettre. Mais tant qu’une petite minorité ne prendra pas forme et consistance, qu’elle ne soit assez intelligente pour lever la voix, nous resterons, en tant que nation, des bandes d’aveugles qui se laissent entraÎner par des aveugles. Joseph CODSI
Amanite tue-mouches

Des armes, il en pousse au bord de nos routes, de Beyrouth, du Kesrouan, de Jezzine de Saïda, tels des champignons à génération spontanée, semble-t-il. Il est vrai que le climat politique actuel se trouve être assez favorable à la formation de ces champs d’armes à l’image des amanites tue-mouches, bien particulières, visant indistinctement civils et hommes...