Eh oui, nous avons tous nos complexes. Cette fichue culotte de cheval qui enveloppe nos cuisses, ce nez qui nous dévie la figure, ou ce ventre un peu débordant que l’on tente de camoufler dans des vêtements amples. C’est le bedon: un «ventre rebondi», selon Le Robert, qui le relie sur le plan sémantique à bedaine ou à brioche.
S’agissant de «bedaine», et par conséquent peut-être de notre maudit bedon, la source serait l’ancien français boudine, qui a d’abord nommé le nombril, puis le ventre. On suppose que par analogie, l’image de ce nombril avancé a généré des vocables évoquant des formes arrondies, jusqu’à «boudiné».
Le Robert ne situe pas le bedon sur le plan géographique, indiquant simplement que ce terme est signalé dès le XIVe siècle. Bedonner, c’est-à-dire prendre du ventre, est officialisé dès 1898. Dans cette famille de mots, «bedonnant», le plus répandu, est aussi le plus tardif. Il apparaît au XXe siècle.
«La surcharge pondérale», comme disent les toubibs et les bien-pensants, constitue un problème en cours d’expansion. De la boudine qui évoquait la partie coupable du corps, on est passé au registre du poids, de la pesée, incluant la pondération. Avec sa consonance presque sympathique, le bedon s’efface devant le vocabulaire technique. Et nous restons avec nos complexes.
Maya GHANDOUR HERT
Eh oui, nous avons tous nos complexes. Cette fichue culotte de cheval qui enveloppe nos cuisses, ce nez qui nous dévie la figure, ou ce ventre un peu débordant que l’on tente de camoufler dans des vêtements amples. C’est le bedon: un «ventre rebondi», selon Le Robert, qui le relie sur le plan sémantique à bedaine ou à brioche.
S’agissant de «bedaine», et par conséquent...
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