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Inter Milan : la mue de Materazzi

Sur la lancée d’une Coupe du monde où il contribua activement au triomphe des Azzurri, Marco Materazzi a banni provocations et tacles qui avaient fait sa mauvaise réputation, et s’est depuis mué en impeccable patron de la défense de l’Inter, le club qui écrase tout en Italie. Materazzi, dit « Macellazzi », contraction du nom et de « macellaio » (boucher) : voilà l’image qui a longtemps collé au natif de Lecce. Violent et sulfureux, Materazzi concentrait sur sa personne tout ce que le football compte de perversions. La vidéo de son « best of », où il montre une rare aptitude à essuyer ses crampons sur l’adversaire, est vite devenu un hit sur Internet. Mais seulement, le Mondial est passé par là : deux buts, dont celui de l’égalisation lors de la finale, l’ont fait rentrer dans l’histoire. Certes, il est également devenu persona non grata en France où on ne lui pardonne pas d’avoir fait « péter les plombs » à Zidane. Mais en Italie, on s’en moque bien. Le méchant aux bras tatoués, 33 ans, semble s’être assagi. « Je suis toujours le même. Mais peut-être que les gens ne se laissent plus conditionner par des jugements hâtifs », explique l’intéressé qui dit ressentir les « railleries » des tifosi adverses mais « jamais de méchanceté ». L’Inter règne sans partage sur le championnat (zéro défaite, série en cours de 16 victoires consécutives) et s’apprête à défier Valence demain en 8e de finale aller de la Ligue des champions. Dans cette équipe, il est indiscutable. Seul Italien titulaire Il n’est jamais passé pour un protégé de l’entraîneur Roberto Mancini : pourtant, il est un des rares joueurs qui ne quitte pratiquement jamais l’équipe de départ, malgré une très forte concurrence. Après 23 journées, les Nerazzurri possèdent la meilleure défense de série A (17 buts encaissés). Et, en plus, Materazzi marque (5 buts) : non seulement de la tête, sa spécialité, mais aussi, comme contre Messine en décembre, d’une superbe bicyclette, un geste d’habitude réservé aux joueurs dit « esthètes ». « Le Mondial m’a aidé à grandir », dit-il encore, lui qui, sans la blessure d’Alessandro Nesta, n’aurait probablement pas joué une minute en Allemagne. Le seul Italien titulaire à l’Inter est même aujourd’hui à son tour victime des mauvais coups des autres. Contre la Sampdoria, après avoir vertement reproché à Delvecchio d’avoir donné un coup à son coéquipier gardien Julio Cesar, l’attaquant génois lui a asséné un coup de tête dans le menton en retour. Assagi, le défenseur ne s’est cependant pas encore métamorphosé en agneau. Les supporteurs de l’AC Milan ont ainsi pu goûter sa façon de chambrer lors du derby (4-3 pour l’Inter, 4e but de Materazzi). Il n’empêche, le n° 23, en Lombardie depuis 2001, réalise sa meilleure saison. Aujourd’hui auréolé d’un titre de champion du monde, il veut étoffer son palmarès avec son club. « La Ligue des champions est une épreuve étrange, d’un instant à l’autre, tu risques d’être éliminé, dit-il. Aussi, le championnat reste la priorité. Mais si ensuite on parvient à faire quelque chose en Ligue des champions, tant mieux. »
Sur la lancée d’une Coupe du monde où il contribua activement au triomphe des Azzurri, Marco Materazzi a banni provocations et tacles qui avaient fait sa mauvaise réputation, et s’est depuis mué en impeccable patron de la défense de l’Inter, le club qui écrase tout en Italie.
Materazzi, dit « Macellazzi », contraction du nom et de « macellaio » (boucher) : voilà l’image qui a...