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L’agence officielle de Pyongyang parle de « suspension temporaire » des activités atomiques La Corée du Nord accepte de démanteler ses installations nucléaires en échange d’une aide énergétique

La Corée du Nord s’est engagée hier à commencer dans les deux mois à démanteler ses installations nucléaires en échange d’une aide énergétique, selon un accord signé aux pourparlers de Pékin. Mais, hier soir, l’agence officielle de Pyongyang a semblé limiter la portée de cet accord, en parlant de « suspension temporaire » des activités des installations nucléaires nord-coréennes. Le négociateur chinois, Wu Dawei, a fait état d’une déclaration conjointe obtenue après six jours de pourparlers qui ont réuni les deux Corées, la Chine, les États-Unis, le Japon et la Russie pour convaincre Pyongyang de renoncer à l’arme atomique. La Corée du Nord recevra une aide énergétique équivalant à un million de tonnes de pétrole si elle respecte l’engagement pris mardi. La fourniture de 50 000 tonnes de pétrole sera effective si elle ferme son principal réacteur, situé à Yongbyon, à une centaine de kilomètres au nord de Pyongyang, dans les deux mois. Le reste, soit 950 000 tonnes, sera livré dès que Pyongyang aura désactivé complètement le réacteur qui devra être inspecté par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) également dans les deux mois après la signature de l’accord. Bush « content » Tout en qualifiant l’accord de « premier pas solide », le négociateur américain Christopher Hill a cependant estimé qu’il restait encore « beaucoup de travail » et « un long chemin à parcourir ». De même, le président américain George W. Bush s’est dit « content », tout en soulignant qu’il s’agissait d’un « premier pas ». L’accord conclu hier prévoit également un dégel entre Washington et la Corée du Nord, un État placé en 2002 par le président George W. Bush parmi les pays de l’« axe du mal », accusé de soutenir les réseaux terroristes, en compagnie de l’Iran et de l’Irak. Les États-Unis ont accepté de commencer, toujours dans les deux mois, à retirer la Corée du Nord de la liste des États soutenant le terrorisme et à lever les sanctions commerciales si Pyongyang tient son engagement de fermer, puis de désactiver, son principal réacteur nucléaire. Promesses américaines Par ailleurs, même si ce dossier n’entre pas dans le cadre de l’accord d’hier, Washington a aussi promis de régler sous un mois la question des sanctions financières imposées en 2005 à la Corée du Nord. Les sanctions prises par Washington il y a plus d’un an se sont notamment traduites par le gel d’environ 24 millions de dollars détenus sur des comptes nord-coréens, à la suite d’accusations de blanchiment de faux dollars. Japonais et Nord-Coréens veulent également démarrer des discussions bilatérales pour normaliser leurs relations. « Un message à Téhéran » Pour sa part, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a estimé hier que l’accord intervenu sur le programme nucléaire nord-coréen devait constituer un message pour l’Iran. Hier, peu après l’annonce de l’accord, le ministre nippon des Affaires étrangères, Taro Aso, a de son côté conditionné le soutien de son pays à l’aide énergétique à d’éventuels progrès sur le contentieux des ressortissants japonais enlevés par des agents de Pyongyang pendant la guerre froide. Le négociateur chinois a annoncé une prochaine session de pourparlers à six, le 19 mars à Pékin, alors que cinq groupes de travail doivent être mis en place d’ici à un mois pour superviser le processus. La communauté internationale a salué la percée obtenue mais restait prudente sur l’avenir d’un processus semé d’embûches. Moscou a estimé que l’accord allait donner une « impulsion » au processus de négociations. Pour le négociateur russe Alexandre Lossioukov, la déclaration finale marque « le premier pas réel qui peut faire avancer le processus de dénucléarisation et avoir des conséquences positives à long terme ». La France s’est également félicitée de l’accord, parlant « de première étape importante » à prendre toutefois « avec une certaine précaution ».

La Corée du Nord s’est engagée hier à commencer dans les deux mois à démanteler ses installations nucléaires en échange d’une aide énergétique, selon un accord signé aux pourparlers de Pékin. Mais, hier soir, l’agence officielle de Pyongyang a semblé limiter la portée de cet accord, en parlant de « suspension temporaire » des activités des installations nucléaires...