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VIENT DE PARAÎTRE «L’histoire de l’amour» de Nicole Krauss: un hymne mélancolique et vibrant à la vie

Il ne faut pas se fier à la jaquette rose du livre, ni même à son titre, mais plutôt au quatrième de couverture, lequel précise que ce roman, «hanté par la Shoah, offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil». Mais il ne faut pas s’arrêter là. Car si «L’histoire de l’amour» de Nicole Krauss (éd. Gallimard, 356 pages) est loin d’être un roman d’amour classique et encore moins sirupeux, l’amour y tient un rôle central. Perte, nostalgie, solitude sont certes les thèmes pivots de cette narration à trois voix, qui s’articule cependant autour d’une déchirante histoire d’amour née en Pologne dans les années trente. Un amour que découvrira, deux générations plus tard, grâce à un livre justement intitulé L’histoire de l’amour, une adolescente new-yorkaise, elle-même en pleins premiers émois. Un amour qui tisse des liens secrets entre les trois personnages principaux malgré les distances périodique et géographique qui les séparent. En effet, de Léo Gursky, un vieux juif polonais, au destin fracassé par l’horreur nazie – et qui ne survit que par le souffle de vie qui émane de son fils, un grand écrivain new-yorkais, lequel ignore jusqu’à son existence –, à la jeune Alma Singer, qui ne se remet pas de la disparition de son père, en passant, quelques décennies plus tôt, par Zvi Litvinoff, un écrivain polonais exilé au Chili, l’auteur va faire s’entremêler les voix de trois narrateurs qui racontent chacun une étape de l’amour. De la naissance du sentiment à sa cristallisation, en passant par ses multiples visages et surtout son impact sur le cours d’une vie, l’amour est ici conjugué sur tous les temps et à tous les modes. Nicole Krauss décrit avec une merveilleuse sensibilité et un profond humanisme toutes les facettes du sentiment: amoureux, filial ou amical, mais encore destructeur, rédempteur ou révélateur... Et dans cette histoire à multiples tiroirs – qui n’est pas sans rappeler le style d’un autre fameux New-Yorkais, Paul Auster –, il y a aussi l’évocation des liens entre littérature et vie, fiction et réalité, à travers notamment ce prénom d’Alma, celui de la femme aimée, donné par l’écrivain à toutes les héroïnes de son roman et plus tard par un couple amoureux à leur fille. Traduit de l’anglais par Bernard Hœpffner avec la collaboration de Catherine Goffaux, ce récit, construit en puzzle, conjugue avec une remarquable dextérité: nostalgie et humour, poésie et suspense, vision dramatique et en même temps pleine de tendresse de la vie. Un livre tout à la fois dense et d’une incroyable finesse! Zéna ZALZAL Qui est Nicole Krauss ? Avec son mari, Jonathan Safran Foer (29 ans, auteur de Tout est illuminé, élu par le supplément littéraire du Times meilleur livre de l’année 2002), Nicole Krauss (31 ans) forme le nouveau couple d’écrivains stars new-yorkais. À Brooklyn, où ils sont les voisins des «Austers», un autre duo littéraire célèbre, on les surnomme le «Golden Literary Couple». Diplômée des universités de Stanford et d’Oxford, Nicole Krauss – grande admiratrice de Borges et Garcia Marquez – a commencé par écrire de la poésie avant de se lancer en 2002 dans la fiction avec un premier roman traitant de l’amnésie, intitulé Man Walks Into the Room. L’histoire de l’amour est son deuxième roman. Sorti aux États-Unis en 2005, il a été traduit dans une vingtaine de langues, dont le français en septembre 2006. Cette magnifique histoire sera semble-t-il bientôt portée sur grand écran. Les droits d’adaptation ont déjà été achetés par la Warner Bros et la réalisation confiée à Alfonso Cuaron.

Il ne faut pas se fier à la jaquette rose du livre, ni même à son titre, mais plutôt au quatrième de couverture, lequel précise que ce roman, «hanté par la Shoah, offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil». Mais il ne faut pas s’arrêter là. Car si «L’histoire de l’amour» de Nicole Krauss (éd. Gallimard, 356 pages) est loin d’être un roman d’amour...