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Aphorismes La colère, péché capital et erreur monumentale

Depuis ce jour fatidique de février 2005, où l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri fut assassiné, le Liban tout entier baigne dans les passions en attendant sans doute d’être englouti par ce à quoi les passions doivent inévitablement mener : l’intolérance et la violence. Deux ans déjà que fusent les appels à la vengeance. Deux ans que durent les dénonciations, accusations, contre-dénonciations et contre-accusations qui n’augurent rien de bon. N’est-ce d’ailleurs pas une ironie de l’histoire, que de voir la mort d’un homme, dont la vie tout entière aura été marquée par la raison et par le froid calcul politique et financier, déchaîner ainsi chez ses affidés libanais comme chez ses alliés étrangers un océan de passions et de déraison ? À moins de penser que certains, sous prétexte de vouloir venger, qui la mort d’un ami et qui celle d’un protecteur, ne cherchent en réalité qu’à régler de vieux comptes ou à assouvir quelque vengeance personnelle. En tout état de cause, en réagissant comme ils le font aujourd’hui à chaud, en se laissant guider par leurs seules émotions et en agissant sous l’emprise de la colère, ceux-là qui se targuent de vouloir préserver la mémoire de Rafic Hariri, qui s’autoproclament garants de son héritage et qui jurent de le venger, risquent fort, l’ayant déjà perdu, de perdre aussi tout ce qu’il a laissé derrière lui. Car la colère, est-il besoin de le rappeler, est mauvaise conseillère et un homme politique – a fortiori un homme d’État – ne devrait jamais prendre une décision ou entreprendre une action sous son emprise. À ce propos, il ne serait pas inutile de rappeler ce mot qu’on prête à Kharillos, qui fut roi de Sparte au neuvième siècle avant notre ère. L’un des esclaves se comportant insolemment à son égard, « Par les dieux, lui dit-il, je t’aurais tué si je n’étais pas en colère », On est hélas bien loin de la Sparte d’antan, quand les monarques savaient encore ce qu’était qu’être roi. Dans notre monde de l’après-11-Septembre, tout, désormais, se fait – et surtout se défait – sous l’emprise de la colère. Alors, messieurs, un peu de sang-froid, s’il vous plaît. Nous vous le demandons certes dans notre propre intérêt, mais aussi dans le vôtre. Car en fin de compte, c’est bien là, n’est-ce pas, tout ce qui vous importe. Percy KEMP

Depuis ce jour fatidique de février 2005, où l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri fut assassiné, le Liban tout entier baigne dans les passions en attendant sans doute d’être englouti par ce à quoi les passions doivent inévitablement mener : l’intolérance et la violence. Deux ans déjà que fusent les appels à la vengeance. Deux ans que durent les dénonciations,...