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Actualités - REPORTAGE

HISTOIRE DE PARTI Le Parti communiste libanais, un pionnier de la lutte sociale et politique Dossier réalisé par Jean ISSA

L’œil de Moscou. Pendant la guerre froide, c’est ce qu’on disait des communistes d’Orient, libanais compris. Du moins jusqu’à l’indépendance, en 1943. D’ailleurs, c’était le label attribué à tous les partis staliniens situés au-delà du rideau de fer et intégrés au Komintern. Des organismes par pays, mais qui fraternisaient. Au point que, par exemple, les partis communistes libanais et syrien, nés ensemble en 1924 sous la double houlette de Nicolas Chawi, pour l’un, et de Khaled Bagdash, pour l’autre, sont restés liés jusqu’à la fin 43. En fait, lors de sa création, 7 ans après la révolution bolchevique, le parti local s’était baptisé Parti du peuple. C’est qu’il était essentiellement le produit d’une prise de conscience bien plus prolétarienne qu’intellecualiste. Ainsi, lors de la cérémonie de lancement, organisée à Hadeth, les syndicats étaient présents en force. Encadrés, soutenus par une élite progressiste pensante, versée dans les écrits de Marx ou d’Engels. Et également marquée par les valeurs de la Révolution française en matière d’égalité ou de fraternité bien laïques. On pouvait noter, lors de cette réunion fondatrice, la présence d’Ibrahim Youssef Yazbeck, qui devait devenir le grand historien que l’on sait. Ainsi que du leader syndicaliste Fouad Chemali. Il faut en outre souligner que, côté appartenance régionale, les écrivains révolutionnaires de la Renaissance arabe, initiée à la fin du siècle précédent, influaient beaucoup sur les idéologues communistes libanais de la première heure. Qui allaient cependant plus loin. En intégrant les leçons de l’expérience de Lénine. Ou d’un Occident socialiste mieux développé, à l’époque, sur le plan du rationalisme scientifique. Notamment en sociologie. Comme on l’imagine aisément, c’est l’immense déception ressentie dans la contrée après la Grande Guerre (1914-1918) qui a servi de terreau à la propagation d’idées fondamentalement révolutionnaires, qu’elles soient nationalistes arabes, nationales socialistes ou communiste. En effet, après le traité de Versailles, l’Orient, au lieu de se retrouver complètement libéré de ses chaînes après l’éviction de la domination ottomane, s’est vu imposer un système de mandats, français ou britannique. Une présence de tutelle exploitante perçue comme coloniale, frustrante et inique. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’à l’origine, les militants libanais et syriens (sandjak d’Alexandrette compris), également placés sous mandat français, ne formaient qu’un seul et même parti. D’autant plus déterminé à la lutte de libération que le sandjak d’Alexandrette avait été concédé par la France à la Turquie, en 1939. Moyennant son refus d’entrer en guerre aux côtés de l’Axe d’acier Berlin-Rome. De plus, il convient de relever que le Parti communiste comprenait dans ses rangs une solide ossature de minorités, globalement laissées pour compte. Ou récentes victimes expiatoires d’épurations ethniques, voire de génocides. Comme les Arméniens, peu portés naturellement à considérer d’un bon œil des faveurs faites aux Turcs. Les 3x8 Au Liban même, ce sont les communistes qui ont fondé le tout premier parti chronologique du pays. Et ils en tirent une gloire légitime. D’autant qu’à la source, le regroupement a été sui generis, purement binational syro-libanais, sans l’intervention d’aucun accoucheur étranger. D’ailleurs, la gestation a été plutôt longue. En raison d’innombrables entraves, pressions, ou difficultés naturelles. De maturation, de logistique, ou de mariage entre travailleurs et intellectuels, par exemple. Tout comme en France, le journal du parti a reçu le titre de l’Humanité. Cette aspiration universaliste s’est trouvée confortée par l’adhésion au Komintern, qui n’a été enregistrée qu’en 1927. Et c’est alors seulement que le Parti du peuple local a été rebaptisé Parti communiste. Auparavant, il avait fait acte de présence en mai 1925, par un grand meeting populaire, organisé au cœur de Beyrouth. À cette occasion, et pour la première fois dans le pays, les travailleurs avaient observé une journée de pause. Ils étaient ravis d’entendre résonner le slogan des 3x8. En effet, parmi leurs nombreuses revendications sociales, les communistes plaçaient en tête qu’un homme ou une femme devaient pouvoir ne travailler que 8 heures par jour, pour consacrer autant de temps à la culture ou à la détente, puis au sommeil. Par vocation même, le parti s’est préoccupé d’organiser les prolétaires au sein de syndicats confédérés. Et c’est resté son domaine de prédilection. Il s’est lié, affinités aidant, avec le mouvement de libération Chaabouna (Notre Peuple). Entre 1925 et 1927, les communistes soutiennent en Syrie l’insurrection lancée contre les Français par Sultan el-Atrache, matée par le général Sarrail. Ils en paieront lourdement le prix, leur publication sera fermée, leurs militants jetés en prison, leurs cadres exilés. Le parti, réduit à la clandestinité, s’organise, se restructure. À travers deux conférences secrètes tenues en 1928 et 1930. La seconde réunion, tenue à Gemmayzé, a été particulièrement importante. Regroupant 36 délégués venant de 11 districts de Syrie comme du Liban, elle a débouché sur un débat tournant autour du rapport du Comité central autour de la situation politique générale ou celle du parti, ainsi qu’autour des objectifs à atteindre. Un nouveau Comité central a été élu. Et, sur sa recommandation, il a été décidé de sortir du silence, d’agir de nouveau publiquement, en adoptant officiellement le titre de Parti communiste. Le Comité central a en outre été chargé d’élaborer une plate-forme d’action incluant les buts du parti, en énonçant ses positions par rapport à tous les problèmes qui se posaient alors. Ce programme a été publié un an plus tard, le 7 juillet 1931. Ligne constante Comme de bien entendu, ce document insistait d’abord sur le social. Bien en avance sur l’époque, il réclamait : 8 heures de travail/jour ; un salaire minimum ; l’hygiène sur les lieux de travail ; la Sécurité sociale aux frais du patronat et de l’État ; des indemnités chômage ; le préavis de licenciement avec un mois d’indemnité par année de travail ; un congé annuel payé d’un mois. Les paysans et ouvriers agricoles n’étaient pas oubliés, l’amélioration de leurs conditions de vie étant demandées. La plate-forme traitait également de questions démocratiques, de la fraternité et de la solidarité entre les peuples. Dans cet esprit, le parti devait publier avec le parti frère jordanien un communiqué commun condamnant le sionisme et appelant à le combattre. En 1934, lors d’un congrès tenu à Zahlé sur initiative du parti, des intellectuels haut de gamme de Syrie et du Liban devaient lancer un appel à la réalisation d’une union arabe s’étendant du Golfe à l’Atlantique (Afrique du Nord). Parallèlement, en 1937, les communistes mettaient en garde contre la montée du fascisme et du nazisme. En invitant les Arabes à ne pas tomber dans le piège de se laisser attirer par Rome ou Berlin au titre que l’Axe était opposé aux puissances coloniales présentes dans la région, la France et le Royaume-Uni. Au milieu des effervescentes années 30, le parti a renouvelé ses cadres, en étendant largement son interaction avec les cercles académiques, philosophiques ou culturels. Il diffusait sa pensée à travers nombre d’institutions journalistiques (comme al-Chaab, le Peuple, ou la revue al-Taliaa, L’Avant-garde) et de cénacles, qu’il possédait ou auxquels il participait régulièrement. Il a commencé alors à participer aux élections législatives. Quant aux municipales, il y avait accédé dès sa fondation, obtenant des sièges dans nombre d’agglomérations. Au début des années 40, une fois que l’URSS fut entrée en guerre contre les nazis, qui occupaient alors une partie de la France de Pétain, les communistes libanais et syriens ont été traqués, leur presse fermée, leurs cadres emprisonnés. Ils ont été libérés lorsque les gaullistes ont pris la place des vichystes, avant l’indépendance du Liban acquise en 1943. Le parti a d’ailleurs participé au congrès national de révolte tenu lorsque les Français ont incarcéré les présidents Khoury et Solh suite à la suppression, dans la Constitution libanaise des articles légalisant le mandat. Il a également contribué à la lutte pour l’évacuation des troupes françaises, mais aussi britanniques, de la région. Notamment par des contacts avec les partis communistes de ces deux puissances, pour peser sur leurs décisions. L’essor Avec l’indépendance, le Parti communiste local a doublement acquis la sienne. Tenant un congrès fin 43 à Beyrouth, il a proclamé sa séparation d’avec le jumeau syrien. Et, en même temps, avalisé la dissolution, survenue dans l’année, du Komintern, l’internationale communiste. En soulignant à ce propos sa parfaite autonomie. Sa transformation en force politique purement nationale. La réalité étant que, par nature même, il fut resté proche de Moscou et sensible à ses conseils, jusqu’à l’effondrement du bloc soviétique. D’ailleurs, le programme publié à l’issue de ce congrès, que les militants locaux affichent comme leur acte fondateur, préserve jalousement les constantes et l’objectif final du marxisme-léninisme. Le texte s’articulait également sur les préoccupations de l’heure, les impératifs de la nouvelle ère d’indépendance, les besoins de la classe ouvrière. Le parti a ainsi largement contribué à la création de la Confédération générale des travailleurs du Liban. Ainsi qu’à la lutte pour imposer l’adoption d’un code du travail, le premier du genre dans le monde arabe. Une loi fixant les heures de travail, interdisant le licenciement arbitraire, prévoyant des indemnités de fin de service, etc. Bien entendu, la lutte des classes entre le parti et les forces conservatrices, qu’il qualifie de bourgeoises, s’est exacerbée à l’époque de l’émergence de l’État hébreu, du déclenchement du conflit régional historique. Puis du pacte de Bagdad, dit encore d’Eisenhower, initié par l’austère secrétaire d’État, Foster Dulles. Un traité que le PCL considérait comme impérialiste. Et qu’il a combattu, aux côtés des nassériens et autres nationalistes arabes ou progressistes, autant qu’il combattait pour la cause palestinienne. Le parti ne cesse d’accuser, dans ses documents actuels, les gouvernements libanais et syrien d’alors de corruption, de collusion, voire de trahison. Il faut dire qu’ils l’avaient pareillement interdit et fermé ses médias. En parquant, au Liban, les militants arrêtés dans un camp à Baalbeck. Le temps et les progrès de la gauche aidant, le parti est peu à peu ressorti de l’ombre. Au début des années 50, sa clandestinité n’était plus que de pure forme. C’est-à-dire que l’interdiction légale n’était pas encore levée, mais qu’on fermait les yeux sur ses activités. Il a fait ainsi reparaître, sous un prête-nom de propriétaire et sans problème, une publication, al-Sarkha (Le Cri), d’abord hebdomadaire puis quotidienne. Puis, en 1954, la revue al-Akhbar (Les Nouvelles). En sus de la revue La Culture nationale. Ce n’est cependant qu’après les événements de 1958 que le PCL a lancé son organe central, le quotidien al-Nida’ (L’Appel). En Syrie, après la chute de Chichakli et le rétablissement d’une démocratie parlementaire, les communistes ont sorti un quotidien al-Nour (La Lumière). Comme vingt ans auparavant, c’est une nouvelle génération, formée à l’université ou dans les entreprises, qui a pris les commandes du PCL à la fin des années 50. En se distinguant, affirment aujourd’hui les sources du parti, par ses critiques de l’expérience du bloc soviétique, du double langage que l’URSS pratiquait, à leur avis. En même temps, le parti ressentait beaucoup d’empathie pour des mouvements de libération ou des révolutions non traditionnelles survenues dans des pays arabes comme l’Égypte ou l’Algérie. Brouille Comme presque partout dans le monde, les années 60 ont été marquées au Liban par une ébullition des idées entraînant polémiques fébriles et vives controverses au sein de chaque courant de pensée. C’est ainsi qu’a été consommée la scission entre les partis communistes libanais et syrien. Ils se sont en effet disputés au sujet de notions de base comme la cause panarabe, le concept d’oumma, l’aspiration à l’unité que les Libanais défendaient, alors que la devise des Syriens restait : chacun chez soi. Le congrès local de 1968 a effectué l’analyse synthétique des développements, assortie d’une autocritique objective du parcours suivi jusque-là. Pour en tirer une ligne de conduite qui devait se prolonger durant quelque dix ans. En se trouvant confirmée lors du congrès suivant, tenu en 1972. Sous la double enseigne du caractère national et arabe du parti. Cependant, les sources actuelles du parti indiquent qu’il avait fallu alors faire face, intérieurement, à des adeptes des messes basses opposés au renouvellement, à la modernisation et soutenus par le communisme international. C’est la base, ajoutent ces sources, qui a tranché. En faveur, comprend-on, d’une diversification des luttes sociopolitiques. Ainsi que d’une conception alternative de l’exercice démocratique du pouvoir, si l’électorat en manifestait la volonté. Les communistes libanais se distinguaient également de nombre de leurs homologues par leur rejet d’un système de parti unique et par leur plaidoyer en faveur du pluralisme. Aussi bien localement qu’au plan international. Soutenant les mouvements de libération qui se sont produits en Afrique ou ailleurs, ils soulignaient que chacun devait garder sa spécificité, sans se voir imposer une pensée et un modèle uniques. Dans le même esprit, ils refusaient que des paysans se voient forcés d’intégrer un quelconque kolkhoze ou une quelconque coopérative. Restant évidemment libres d’y adhérer s’ils y trouvaient leur intérêt. En somme, dès les années 60-70, les communistes libanais se ralliaient, selon les dires des apparatchiks actuels, au principe de la propriété privée. Les nationalisations ne devant toucher, à leur sens, que les secteurs et les services publics, ainsi que les ressources ou richesses naturelles du pays. Concernant l’athéisme marxiste-léniniste, le communisme local a adopté une attitude distanciée. Car il estime nécessaire de promouvoir les valeurs élevées communes, morales ou autres, entre croyants de toutes religions et communistes. La guerre intestine Pendant la guerre intérieure de 1975-1990, le PCL a fait partie activement tout autant du Mouvement national propalestinien que de la résistance émergente au Sud contre Israël. Il a fait l’objet de tentatives de marginalisation et d’isolement, mais s’est ancré encore plus solidement dans la vie politique locale ou arabe. Les deux congrès tenus à l’époque ont été, naturellement, centrés sur les terribles événements que subissait le pays. Ou les dangers supplémentaires qu’il encourait encore. Ainsi le congrès de 1979 a clairement mis en garde contre une nouvelle invasion israélienne plus étendue que celle de l’année précédente et arrivant jusqu’à Beyrouth. Fidèles à la règle de l’autocritique, les communistes ont réexaminé leurs décisions de la guerre dite des deux ans, 75-76. Tout en confirmant ses accusations initiales contre le pouvoir et la classe politique traditionnelle, le parti reconnaissait être sorti affaibli de l’épreuve, qui s’était terminée par l’entrée des Syriens. Affaibli surtout après l’assassinat, en 1977, du leader du Mouvement national, Kamal Joumblatt, soulignait le congrès. Cependant, une rapide réactivation de rôle devait être engagée. Par l’opposition à Camp David et par la résistance à Israël. Au sein d’un front purement libanais, après le départ des Palestiniens armés pour la Tunisie en 1982. Le parti s’est centré sur cet objectif, avant et après le reflux israélien jusqu’à la bande frontalière occupée en 78, jusqu’au début des années 90. Il lui a fallu alors, sur injonction du président Hafez el-Assad de Syrie, laisser le monopole de la résistance armée au Hezbollah. Quitte à faire partie, comme d’autres formations progressistes ou prosyriennes, d’une brigade de soutien rattachée militairement au Hezb. Le parti s’est alors trouvé en butte à des difficultés politiques certaines. L’accord de Taëf, qui a mis fin aux hostilités, a favorisé, explique-t-il dans un bulletin, aussi bien les seigneurs d’une guerre confessionnelle ou au sein même des communautés – guerre qu’il n’avait pas voulu livrer pour sa part (après 75-76) – que les pôles traditionnels. Ou encore, selon ses dires, certaines figures fabriquées spécialement pour servir des intérêts déterminés. Les communistes ont été tenus à l’écart, leur armement a été saisi, leurs routes et leurs vivres de résistants coupés. Simultanément ou presque, le bloc soviétique s’effondrait. Les communistes disent qu’ils ont été alors frappés alors du fameux ihbat (accablement), terme généralement employé pour le camp chrétien victime de discrimination sous la tutelle syrienne. Thèmes actuels D’ailleurs, et à ce propos, cette similitude de sort peut expliquer en partie que dès cette époque des tensions au sein du parti aient conduit Élias Atallah, actuellement député et pilier du Mouvement du 14 Mars, à en quitter les rangs pour fonder la Gauche démocratique avec le regretté martyr Samir Kassir. Tandis que Georges Haoui, secrétaire général charismatique du PCL pendant de longues années, évoluait fortement. Pour se faire le chantre de l’union ou de l’entente nationales, à travers un projet qu’il avait mis au point. Et pour ensuite devenir l’une des figures marquantes de l’indépendantisme. Avant d’être à son tour assassiné. De la même manière que Kassir, par une bombe placée sous sa voiture. En 1992, et encore une fois, le PCL a tenu un congrès de réévaluation. Il a passé en revue la période de guerre et sa propre histoire. En se félicitant d’avoir su continuer à se démarquer de l’expérience soviétique. Tout en s’autocritiquant, sur ce point précis, pour avoir souvent gardé le silence au sujet des fautes commises, à son avis, par l’URSS. Des égarements par rapport à l’enseignement de Marx relatifs au rejet du capitalisme et à une équité politico-sociale minimale. Constatant qu’il existait diverses écoles d’interprétation de la doctrine, le PCL soulignait, de manière pragmatique, qu’il souhaitait s’inspirer de tout élément pouvant servir sa cause. Il rejetait la thèse, soutenue par un penseur d’origine nippone, de la fin de l’Histoire. Dans ce sens que, selon ses vues, il est utopique de rêver d’un monde guéri de toute convulsion et de toute injustice. La lutte devant donc se poursuivre. Avec, comme priorité, la question de la libération du sol occupé. Ce congrès de 92 affirmait qu’il fallait défendre la patrie, son indépendance, sa démocratie et sa souveraineté. Ce qui n’a pas empêché le parti de rester allié à la Syrie. Il proposait toutefois, même à l’ombre de la tutelle, une réforme visant à mieux démocratiser le système libanais. En soulignant, dans ce cadre, qu’il fallait des efforts de tous les jours. Et en relevant qu’il lui fallait prêcher l’exemple, en démocratisant ses propres structures. Il a, dès lors, modifié son règlement intérieur, sur base d’un respect renforcé du point de vue d’autrui et de dialogue intensifié entre ses membres. Des orientations confirmées lors du congrès suivant, puis lors du congrès de 1999. Plus particulièrement consacré, reflet du débat intérieur précité, sur le thème des « fondements de pensée et des visées pour le futur ». La conférence reprenait le projet de réforme démocratique du système libanais. Aujourd’hui, sous la conduite de Khaled Hadadé, le PCL se place dans le camp du 8 Mars. Sa tente, bleue, est d’ailleurs la première à l’entrée du centre-ville, du côté de Debbas. Elle s’orne des portraits du Che et du militant emblématique qu’est Samir Kantar. Le parti s’insurge cependant, sans évidemment évoquer la présence syrienne, contre le pouvoir antérieur. Qu’il qualifie de pourri et de destructeur de l’économie nationale, en lui imputant la lourde dette publique libanaise. Et contre le pouvoir en place, sans autre précision et en oubliant qu’il est double. Auquel il reproche de n’avoir pas tenu ses promesses.
L’œil de Moscou. Pendant la guerre froide, c’est ce qu’on disait des communistes d’Orient, libanais compris. Du moins jusqu’à l’indépendance, en 1943. D’ailleurs, c’était le label attribué à tous les partis staliniens situés au-delà du rideau de fer et intégrés au Komintern. Des organismes par pays, mais qui fraternisaient. Au point que, par exemple, les partis...