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Actualités - CHRONOLOGIE

EN DIRECT DE PARIS - «Doisneau. Paris en liberté» jusqu’au 17 février à l’hôtel de ville de Paris Robert Doisneau en toute liberté

Il a immortalisé les rues de Paris, ses Halles, ses bistrots, son Quartier Latin, sa place de la Concorde et ses nuits d’insomnie. Immortalisé des moments, des baisers, des ruptures, des regards, des lieux et des personnages, célèbres et passants anonymes. C’est au cours de ses errances, qui auront duré toute une vie, que Robert Doisneau a capturé des milliers de clichés, dont l’hôtel de ville dévoile les plus éloquents. Cette exposition, qui est la première grande rétrospective Doisneau présentée à Paris depuis l’hommage qui lui offrait le Musée Carnavalet en 1995, offre 280 photographies du maître. Autant d’arrêts dans une promenade qui aura pris fin à sa mort en 1994. Pas un jour sans que ce piéton de Paris ne foule les ruelles de sa ville. «Là où, disait-il, la vie n’a pas honte d’être la vie.» Que ce charmant franc-tireur, ce fabuleux pickpocket d’instants, ne saisisse l’essentiel. Son regard, poétique et drôle, ne s’est jamais lassé de regarder, de capturer, au centième de seconde, le Paris des années 50, celui des années 70. Retenant des paysages urbains où l’individu y est l’acteur principal, le sujet, l’âme. Le 25 septembre 1993, Doisneau prenait sa dernière photo, laissant derrière lui, et pour l’éternité, 450000 négatifs… Ses deux filles, Annette et Francine, commissaires de l’exposition, ont puisé dans ces archives des trésors constitués de tous ses reportages pour l’agence Rapho, pour des revues et magazines tels Action, Vogue, Life, Paris-Match, Réalités, Point de vue, Regards ou encore la Vie Ouvrière. Elles ont choisi des œuvres dont certaines sont inédites ou méconnues de l’artiste. Sans chronologie, cette exposition propose une déambulation dans l’imaginaire du photographe et sa vision d’une ville espiègle, complice et ravie. Itinéraire d’un photographe gâté Profession reporter, passion reporter… Mais également monteur, découpeur, colleur, sculpteur de ses photos. «Doisneau. Paris en liberté» permet, outre les classiques et incontournables Le Baiser de l’hôtel de ville, Vénus prise à la gorge ou encore La dernière valse du 14 juillet, de découvrir les différents aspects techniques du travail de Doisneau. Avec un même plaisir, le visiteur, sourire au bout des yeux, pourra admirer la palette de ce grand humaniste qui voyait en une jeune fille insignifiante «une fleur qui brille». En un boucher un magnifique modèle, au même titre que le furent, l’instant d’une photo, Simone de Beauvoir, Giacometti Duras, Yves Saint-Laurent ou Orson Welles. Surnommé «photographe forain», il aimait à dire: «Je laisse toujours un peu mon pied dans la porte pour que le hasard pénètre.» Les quinze tirages de La Joconde, quinze regards tendus vers la célèbre toile, regards volés par l’artiste, installés à l’entrée de l’exposition, en sont une belle illustration. Le reste de la balade se fera sur ce même ton nostalgique et léger, grâce à des ambiances, des lieux, théâtres du quotidien de 1934 à 1991, grâce à des personnages, acteurs d’un siècle que Doisneau a immortalisés pour les générations futures. «Je me souviens de Paris casquettes et chapeaux melons, et de Paris révolté, Paris humilié, Paris travail-famille-patrie, Paris bigots-bourgeois, Paris putains, mais Paris secret et puis Paris barricades, Paris ivre de joie, et voici Paris bagnoles, Paris combines, Paris jogging…» Ces images, témoignages indélébiles d’une époque, comblent l’absence du célèbre photographe. «Ma photo, c’est le monde tel que je souhaite qu’il soit», soulignait enfin ce grand poète. Un monde qu’il a partagé, façonné, embelli avec son ami... Jacques Prévert. Repères biographiques 14 avril 1912: naissance à Gentilly 1926 – 1929: études à l’École Estienne. Il obtient un diplôme de graveur-lithographe 1931: il devient opérateur du photographe André Vigneau 1932: vente de son premier reportage au quotidien l’Excelsior 1934-1939: il est embauché comme photographe industriel aux usines Renault de Billancourt. Il sera licencié pour cause de retards répétés et devient photographe illustrateur indépendant. 1946: il intègre l’agence Rapho 1947: rencontre avec Jacques Prévert. Il obtient le prix Kodak 1949-1951: il collabore au magazine Vogue 1951: il expose avec Brassaï, Rois et Izis au MoMa de New York 1956: il obtient le prix Nicéphore Niépce 1960: exposition au Musée d’art moderne de Chicago 1975: il est l’invité d’honneur des Rencontres internationales de la photographie d’Arles. 1979: «Paris les passants qui passent», exposition au Musée d’art moderne de la ville de Paris 1982: exposition de portraits à Tokyo et à New York 1983: il expose au Palais des beaux-arts de Pékin. Il obtient le Grand Prix national de la photographie 1987: exposition au Musée de Kyoto 1988: exposition hommage à la villa Médicis à Rome 1992: exposition rétrospective au MoMa d’Oxford et court-métrage Bonjour Monsieur Doisneau de Sabine Azéma 1993: Court-métrage Doisneau des villes et Doisneau des champs de Patrick Cazals et exposition rétrospective à Manchester et Montréal 1994: Robert Doisneau meurt à Paris le 1er avril. Carla HENOUD

Il a immortalisé les rues de Paris, ses Halles, ses bistrots, son Quartier Latin, sa place de la Concorde et ses nuits d’insomnie. Immortalisé des moments, des baisers, des ruptures, des regards, des lieux et des personnages, célèbres et passants anonymes. C’est au cours de ses errances, qui auront duré toute une vie, que Robert Doisneau a capturé des milliers de clichés,...