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JAPON Offensive du gouvernement contre la hausse attendue des taux

Le gouvernement et le parti au pouvoir au Japon ont lancé hier une salve d’avertissements contre la Banque du Japon (BoJ), dans l’espoir de la dissuader de relever les taux d’intérêt jeudi à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. La ministre de la Politique économique et budgétaire, Hiroko Ota, a tout d’abord demandé à la BoJ de se montrer « responsable », une façon voilée de l’exhorter à ne pas changer ses taux. « Les dépenses de consommation sont actuellement faibles », a plaidé Mme Ota lors d’une interview télévisée. « L’économie japonaise est confrontée à une période cruciale, où elle risque encore de replonger dans la déflation », a-t-elle poursuivi. « Je pense que la Banque du Japon prendra sa décision en tenant pleinement compte de ces facteurs. J’espère qu’elle prendra une décision responsable », a ajouté Mme Ota. Le quotidien économique Nikkei, souvent utilisé par la BoJ pour communiquer officieusement aux marchés ses intentions en matière de politique monétaire, a affirmé vendredi qu’une hausse des taux était probable le 18 janvier. Plusieurs autres médias nippons ont également rapporté qu’une majorité des neuf membres du comité de la BoJ penchaient pour un resserrement du crédit. Le numéro deux du Parti libéral démocrate (PLD), la grande formation de la droite japonaise au pouvoir, s’est montré encore plus virulent. « La décision de la Banque du Japon est mauvaise », a affirmé ce responsable, Hidenao Nakagawa, lors d’un discours dans le centre du Japon. « Le gouvernement devrait exercer le droit de s’opposer à cette prochaine décision », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il s’exprimait non seulement en son nom personnel, mais au nom de tout le PLD. La Banque du Japon est indépendante du gouvernement depuis 1998. En théorie, la loi l’oblige toutefois à « toujours maintenir un contact étroit avec le gouvernement et à échanger des points de vue de façon suffisante, afin que son contrôle des devises et de la monnaie soit en harmonie avec les principes de base de la politique économique du gouvernement ». Le taux directeur de la BoJ est fixé à 0,25 % depuis le 14 juillet, date à laquelle avait été abolie la politique de taux zéro menée pendant plus de cinq ans pour combattre la déflation. Ces derniers mois, le gouverneur de la BoJ et d’autres membres du comité de politique monétaire ont clairement exprimé leur impatience de relever à nouveau le loyer de l’argent, dont le niveau très bas actuel encourage, selon eux, le surinvestissement des entreprises. Mais la faiblesse de l’inflation et de la consommation des ménages au Japon a jusqu’à présent dissuadé la Banque centrale de passer à l’action. Au grand soulagement du gouvernement qui craint qu’un relèvement prématuré des taux ne tue la reprise économique en cours et ne replonge le pays dans la déflation.
Le gouvernement et le parti au pouvoir au Japon ont lancé hier une salve d’avertissements contre la Banque du Japon (BoJ), dans l’espoir de la dissuader de relever les taux d’intérêt jeudi à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire.
La ministre de la Politique économique et budgétaire, Hiroko Ota, a tout d’abord demandé à la BoJ de se montrer « responsable...