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COOPÉRATION La Chine et l’Asean sur la voie d’un marché commun à haut risque

La signature hier d’un important accord commercial entre le Sud-Est asiatique et la Chine marque une étape importante en vue de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, qui pourrait rapidement tourner en faveur de Pékin. « C’est une avancée décisive pour notre coopération économique et commerciale », s’est réjoui le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, à l’issue de la signature du document sur l’île philippine de Cebu (centre) où l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) et ses partenaires se réunissaient en sommet. « Le développement de la Chine est inséparable de celui de l’Asean, qui a également besoin de la Chine », a-t-il dit. L’accord entre en vigueur cette année et ouvrira aux pays du Sud-Est asiatique les portes du juteux marché chinois dans les banques, le tourisme, l’immobilier, la santé, les transports ou encore les technologies de l’information. Selon les statistiques de la Chine, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Asean s’est établi à 129,91 milliards de dollars de janvier à octobre 2005, soit une hausse de 23 % sur un an. Ils devraient croître de 20 % en 2007, selon Lu Jianren, économiste à l’Académie des sciences sociales de Chine, cité par le Quotidien du Peuple. L’Asean et la Chine avaient signé un accord-cadre de coopération en 2002 et les partenaires asiatiques souhaitent abaisser leurs barrières douanières d’ici à trois ans. Un accord sur la libéralisation des biens avait été déjà conclu en novembre 2004. Si le projet final prend corps, il s’agira de la plus vaste zone de libre-échange au monde qui couvrirait quelque 1,7 milliard d’habitants. « Cela permettrait à la Chine et à l’Asean de parvenir à un meilleur cadre pour la protection du commerce... les économies seraient davantage intégrées et le secteur des services pourrait croître de façon plus équilibrée », a estimé Liao Shaolian, directeur adjoint du Centre de recherches sud-asiatiques à l’Université de Xiamen (sud-est de la Chine). De son côté, l’Asean tente d’accélérer sa propre intégration en vue d’un marché commun à l’européenne à l’horizon 2015, soit cinq ans avant la date initialement prévue. Avec un PIB cumulé de près de 876 milliards de dollars, l’Asean rêve de s’affirmer entre les géants indien et chinois. Mais le rapprochement avec la Chine n’est pas sans risque pour l’organisation qui pourrait se voir rapidement submergée malgré les déclarations rassurantes de Pékin liées à sa puissance, selon les observateurs. « Nous avons toujours pensé que la Chine n’était pas une menace... Nous avons toujours considéré la Chine comme une opportunité », assurait récemment le Premier ministre de Malaisie, Abdullah Ahmad Badawi. Selon une étude présentée en décembre par The Economist Intelligence Unit, bureau d’étude de l’hebdomadaire britannique The Economist, les exportations chinoises ont dépassé en 2004 celles cumulées de 7 des 10 pays de l’Asean. L’Asean comprend la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, Brunei, le Laos, le Vietnam, le Cambodge et la Birmanie.
La signature hier d’un important accord commercial entre le Sud-Est asiatique et la Chine marque une étape importante en vue de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, qui pourrait rapidement tourner en faveur de Pékin.
« C’est une avancée décisive pour notre coopération économique et commerciale », s’est réjoui le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, à l’issue...