MOMENTS INSOLITES - Un « salon-boutique » de coiffure zen qui baigne dans l’art Viva la Vie, un hymne à la beauté dans la bonne humeur

On le connaît sous le prénom de Yann, depuis 7 ans qu’il coiffe et décoiffe nombre de Libanais. On la connaît pour son « Hangar de Denise », où elle accumule et vend antiquités, souvenirs et autres trophées de voyage… Les deux comparses ont réuni créativité et énergie pour proposer un salon de coiffure différent, entre salon, boutique, espace d’exposition et bibliothèque. « Un lieu où l’on se sent chez soi », disent-ils. C’est à quelques minutes de Beyrouth, sur l’autoroute de Hazmieh, que, comme ils l’ont surnommé, «Le monde de vos envies» a été inauguré, le 14 décembre 2006. Envers et contre tout, le duo Denise Chéhab Chamoun et Yann Maricamp a tenu, sous le label international Viva la Vie, qui tombe à point dans la lassitude ambiante, à afficher ses envies, comme une revendication naturelle, une impatience. « Advienne que pourra ! » ont-ils pensé au moment critique et délicat de l’inauguration. Viva la Vie est d’abord une école, fondée par Marc Maricamp, le père de Yann, où sont formés des coiffeurs professionnels, éparpillés aujourd’hui dans le monde. « Je suis un grand amoureux de ce métier, je suis né dans une famille de coiffeurs, précise le fils, avec l’accent bordelais. Je ne le fais pas par hasard. » Grands-parents, oncles, tantes, parents et sœurs, aucun membre de la famille ne manque à l’appel de cette passion naturelle. « À six ans, je nettoyais les glaces du salon de mon père, avoue-t-il, nostalgique heureux. J’ai eu mon premier salon à 18 ans. La coiffure est pour moi un art qui englobe tous les arts, dont la mode et la peinture. » Le Liban a été sa première destination hors de France. « J’ai adoré ce pays, les gens, la mentalité, poursuit-il. Il est hors de question pour moi de le quitter ! » À l’heure où beaucoup préfèrent partir, il décide donc d’ouvrir ce projet, épaulé par l’enthousiasme d’une Denise Chamoun pleine d’idées. « Nous avons voulu créer un espace à la fois simple et diversifié où, en se coiffant, le client peut lire un livre, discuter autour d’un café avec les personnes présentes, s’isoler dans une salle privée, découvrir les tableaux accrochés au mur ou faire un achat de dernière minute. » Démonstration L’atmosphère au salon Viva la Vie est, comme l’a voulu le duo, conviviale et détendue. Ici, pas de contraintes ou de formalisme. L’on peut, au choix, découvrir les talents de peintre de Yann, saisir un livre proposé parmi d’autres sur le stand « livre de poche », choisir une gâterie parmi les objets exposés, accessoires de mode, bijoux, tuniques, sculptures de java et même confiseries ! L’on peut, enfin, se concentrer sur maître figaro qui se charge, avec bonheur, de « valoriser la femme ». Tenue blanche, tablier immaculé, une série de ciseaux de tailles et de formes différentes accrochés à la hanche, qu’il dégaine avec brio, le voilà magicien-visagiste avec pour tâche de vous rendre plus belle. « Nous espérons, dans un avenir proche, organiser des événements différents pour, d’une part, promouvoir le label de qualité que nous possédons, et promouvoir l’art en général. » Mois à thèmes, forfaits sur mesure, expositions de peintres et designers locaux sont au menu de l’agenda 2007. Pour que Viva la Vie contribue, à sa façon, à faire battre le cœur d’une ville en hibernation forcée, et qu’y vive la vie. Carla HENOUD