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EXPOSITIONS - À l’Espace SD jusqu’au 3 février Wissam Beydoun et l’homme en « mouvements »

Plus de vingt-cinq toiles sont exposées à l’Espace SD. Visages et corps humains vus sous des angles différents, c’est une série de portraits d’hommes que présente Wissam Beydoun, jusqu’au 3 février. L’homme est debout, assis, étendu, recroquevillé. Il se tient droit, courbé, plie l’échine. Il a les yeux hagards, fermés, grands ouverts. Dans son regard, on lit l’effroi, l’angoisse, la fatigue, la lassitude et la colère. En traversant les âges, il n’a cessé de lutter contre lui-même et contre son frère. Ce sont ces images-là que l’artiste Wissam Beydoun, diplômé en arts plastiques de la LAU, essaye de reproduire sur son espace pictural. En techniques mixtes, conjuguant le bois, la toile, le papier kraft ou le tissu sans aucune dissonance, Beydoun projette ses sensations douces ou rugueuses à l’égard de ce qui l’entoure. «Les visages et les corps humains m’interpellent et me séduisent. Sans identité et sans sexe déterminé (même si ce sont tous des mâles), ils appartiennent à l’histoire de l’humanité. J’ai voulu les représenter dans leurs mouvements quotidiens, face à la vie et à sa violence grandissante», avoue Wissam Beydoun. L’homme, en effet, occupe tout l’espace de la toile. Il semble même vouloir s’en dégager. Il est nu, sans aucune fioriture, tant sur sa personne (pas de vêtements) que sur le cadre dans lequel il évolue (dépouillé). Sa nudité exprime un désarroi total face à la réalité du monde et il n’a pour refuge que la terre sur laquelle il se replie en forme de roc comme pour faire fusion avec elle. Seules la palette chromatique et les textures employées définissent les états d’âme. Les teintes sont terreuses et sombres. À l’encre noire ou rouge, en hachures ou en lavis, la peinture tache, déborde, souille la surface. Elle évoque le sort du genre humain. À leur tour, les regards et les gestes, exacerbés par cette palette noire, vont au-delà du cadre pour crier la révolte de l’être. Révolte contre la condition humaine qui ne cesse d’être transmise par l’histoire sans jamais se renouveler. De Caen et Abel jusqu’aux querelles fratricides de nos jours, rien n’a changé. C’est donc cette immuabilité qui est exprimée sur les toiles de Beydoun dans la rigidité d’un corps qui porte le fardeau des générations. Colette KHALAF
Plus de vingt-cinq toiles sont exposées à l’Espace SD. Visages et corps humains vus sous des angles différents, c’est une série de portraits d’hommes que présente Wissam Beydoun, jusqu’au 3 février.
L’homme est debout, assis, étendu, recroquevillé. Il se tient droit, courbé, plie l’échine. Il a les yeux hagards, fermés, grands ouverts. Dans son regard, on lit l’effroi,...