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1989 et 1999, deux précédentes tentatives avortées de négociations avec ETA

Le processus de paix lancé entre le gouvernement espagnol et ETA, auquel le Premier ministre a mis un « point final » après l’attentat du 30 décembre, a connu deux précédents, rapidement avortés, en 1989 et 1999. Le premier dialogue du genre a été engagé à Alger en janvier 1989. ETA avait déclaré, le 8 janvier, une trêve de quinze jours, prolongée deux fois de deux mois. Une délégation du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez et une délégation d’ETA se sont réunies dans la capitale algérienne le 25 janvier. Quatre autres face-à-face ont suivi : le 14 et le 20 février, puis le 14 et 22 mars. ETA fonctionnait alors à pleine puissance et venait de commettre son attentat le plus meurtrier, en juin 1987, dans le centre commercial Hipercor à Barcelone (21 morts). L’organisation formulait des exigences jugées inacceptables par le gouvernement, comme celle d’intégrer aux négociations plusieurs dirigeants d’ETA alors en prison en France, dont Josu Ternera, considéré comme l’actuel chef de l’organisation armée. Les négociations sont rompues le 4 avril 1989 et les attentats reprennent. Le gouvernement espagnol a rencontré une nouvelle fois ETA le 19 mai 1999 à Zurich, en Suisse. Cette fois, le chef du gouvernement était le conservateur José Maria Aznar, qui qualifiait publiquement ETA de « mouvement de libération nationale basque ». La prise de contact a lieu huit mois après l’annonce par ETA, le 16 septembre 1998, d’un cessez-le-feu suivant la signature du pacte de Lizarra entre les partis nationalistes basques PNV, EA et HB (l’actuelle Batasuna). Ce pacte tenu secret prônait une solution politique du conflit basque et des négociations sur la souveraineté du Pays basque. Mais, à Zurich, les contacts avec ETA ne produisent pas de résultat. ETA, qui voulait en effet négocier le regroupement des prisonniers et des libérations anticipées, annonce alors, le 28 novembre 1999, la rupture de son cessez-le-feu. L’organisation justifie sa décision en accusant le PNV et EA de ne pas avoir défendu le pacte de Lizarra. Le 29 juin 2006, c’est au tour du gouvernement socialiste de Jose Luis Rodriguez d’annoncer des discussions avec ETA, après la déclaration, par cette dernière, d’un « cessez-le-feu permanent » le 22 mars. Mais ces discussions, prévues pour l’été 2006, n’ont jamais vraiment débuté en dépit d’une rencontre à la mi-décembre entre les deux parties, non confirmée officiellement. L’ETA a finalement rompu de facto son cessez-le-feu le 30 décembre en commettant un attentat à la voiture piégée dans un parking de l’aéroport de Madrid dans lequel ont péri deux Équatoriens. Sous la pression de la droite, le ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a annoncé que le processus était « rompu, liquidé, terminé ». Peu de temps après, le Premier ministre Zapatero a mis, lui aussi, un « point final » au processus de paix.
Le processus de paix lancé entre le gouvernement espagnol et ETA, auquel le Premier ministre a mis un « point final » après l’attentat du 30 décembre, a connu deux précédents, rapidement avortés, en 1989 et 1999.
Le premier dialogue du genre a été engagé à Alger en janvier 1989. ETA avait déclaré, le 8 janvier, une trêve de quinze jours, prolongée deux fois de deux mois. Une...