« Si rudimentaire que soit une société, on y pratique le troc. » (Henri Bergson, in Les deux sources de la morale et de la religion, 1932) « Mais bon Dieu, c’est bien sûr ! », s’exclamait Souplex avant de dévoiler l’énigme des Cinq dernières minutes. Mais oui, la solution est là, toute simple, rudimentaire : le troc. Il suffit que Hariri et Nasrallah échangent leurs positions. Que l’un exige un cabinet d’union, l’autre un vrai tribunal, et nous aurions les deux. En même temps qu’une sortie de crise, avec échange de bises et d’accolades. Comme une fois, jadis, dans le centre-ville entre milices. Mais faut pas rêver, comme dit une autre émission télé. Car les deux, et les autres, tiennent absolument à ce qu’ils ne veulent pas. S’ils seraient disposés à se faire cadeau, éventuellement, de ce qu’ils demandent, cabinet ou tribunal, il est hors de question pour eux de céder sur ce qu’ils refusent. À savoir, respectivement, ne pas laisser libre cours à la Syrie, et ne pas lui redonner les clés du royaume. Nous devons donc nous résigner. Et continuer à trinquer. Au troquet du coin. J. I.