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Actualités - OPINION

Une injustice criante

Fallait-il donc une réunion de l’Assemblée des évêques maronites pour constater l’énorme préjudice causé à l’économie nationale par la poursuite du sit-in du centre-ville ? Ce ne sont pas quelques restaurants, boutiques et boîtes qui sont ainsi cernés par les manifestants, mais, véritablement, toute une industrie, celle du tourisme, dont le centre-ville est la locomotive. Voilà ce que les manifestants paralysent, en paralysant le centre-ville. On aura beau dire que cette fermeture a profité à des centres situés dans des quartiers moins centraux, le préjudice subsiste. À ce préjudice s’ajoute aussi une profonde injustice. Certes, on est parvenu à force de mobilisation, de rouerie et d’argent à occuper deux demi-places publiques, et l’on s’extasie naïvement de voir une fraternité naître du voisinage de jeunes chrétiens et chiites. Mais il y a une profonde injustice à voir cette fraternité exploitée politiquement contre une autre fraternité. Et surtout à voir violé le principe de l’égalité de tous devant la loi. Un principe que pourraient invoquer les propriétaires, exploitants et employés du centre-ville, bafoués dans leur droit à la propriété et au travail. Comme tous les Libanais, ceux-ci ont le droit de voir leurs commerces et leurs emplois protégés. Ce n’est pas parce qu’ils sont dans une zone riche que ces droits cessent d’exister. Ce qui se passe rappelle un peu la loi sur les loyers quand, au nom de la stabilité sociale, on a réduit des dizaines de milliers de propriétaires d’immeubles, devenus locataires et mendiants, à la misère. Fouad Siniora représente le Liban, quoi qu’en pensent les « non-Libanais » dont parle le communiqué des évêques maronites. Et ce n’est pas le général Michel Aoun, qui, à un moment, a incarné la légitimité du Liban avec deux autres officiers chrétiens, qui peut dire autre chose. Il a même passé plus de dix ans en exil, pour l’avoir cru et soutenu, envers et contre toutes les puissances régionales et internationales, et une partie de l’opinion libanaise. Le monde peut m’écraser, disait-il, mais non pas me contraindre à parapher un accord contre ma propre conscience. Fouad Siniora ne saurait mieux dire, ni avoir meilleur modèle de résistance et d’intégrité patriotique. Mais ce sit-in est un point noir dans sa gestion gouvernementale. Jamais il n’aurait fallu permettre à toutes ces tentes d’être dressées sur nos places. Il faut que cet espace soit réduit, fût-ce progressivement, pour qu’il cesse de bafouer les droits de certains Libanais et de porter préjudice à l’économie nationale, c’est-à-dire, directement ou indirectement, à la prospérité de tous. Fady NOUN
Fallait-il donc une réunion de l’Assemblée des évêques maronites pour constater l’énorme préjudice causé à l’économie nationale par la poursuite du sit-in du centre-ville ? Ce ne sont pas quelques restaurants, boutiques et boîtes qui sont ainsi cernés par les manifestants, mais, véritablement, toute une industrie, celle du tourisme, dont le centre-ville est la locomotive....