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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Le Premier ministre a subi 17 heures d’interrogatoire en qualité de « simple témoin » Après l’épreuve Clearstream, Villepin joue l’expectative

L’épreuve Clearstream théoriquement derrière lui, Dominique de Villepin, entre incertitude et résignation, limite désormais ses ambitions à mener « jusqu’au bout » sa mission à Matignon face à un Nicolas Sarkozy dont la stature de futur candidat se renforce. Inédite dans les annales judiciaires françaises, l’audition-marathon du Premier ministre – 17 heures – par les juges d’instruction Jean-Marie d’Huy et Henri Pons marque un tournant psychologique pour un homme qui s’avouait « blessé » et victime du « mensonge » et de « la calomnie » dans l’enquête sur les faux listings de la société luxembourgeoise Clearstream. L’épée de Damoclès pesait sur le chef du gouvernement depuis le printemps – une hypothèque de plus sur la voie de la présidentielle de 2007 après le fiasco du CPE. Dominique de Villepin, qui espère en avoir fini avec cette affaire, tourne donc une page avec « soulagement », aux dires de son entourage, avant une rare parenthèse de repos à la faveur des fêtes de fin d’année. La portée politique de l’événement reste à définir : fin de partie ou prélude à un nouvel élan ? Les indices distillés ces derniers temps par un Premier ministre semble-t-il plus lointain invitent à considérer la première option. S’imaginant tour à tour « professeur d’université » ou « baby-sitter » après les échéances électorales de 2007, Dominique de Villepin, qui officiellement ne nourrit pas d’ambition présidentielle, a souligné avec humour le glissement qui s’est fait jour ces dernières semaines dans son « mode opératoire ». Disparues les piques contre Nicolas Sarkozy, oublié l’appel à plusieurs candidatures pour l’investiture présidentielle à l’UMP : le Premier ministre saluait le 7 décembre les « qualités d’homme d’État » de Nicolas Sarkozy, qui s’est porté partie civile dans le dossier Clearstream, et plaidait pour une candidature unique de l’UMP. « J’accepte les règles de ma famille », avait-il dit sur Canal+, rompant avec le cavalier seul, la tactique de l’imprévisible dénoncés par la majorité des députés UMP, prompts à la fronde au bénéfice de Nicolas Sarkozy. Et de fait, l’horizon du 14 janvier, date de l’investiture du candidat UMP pour l’élection présidentielle, s’éclaircit plus que jamais pour le ministre de l’Intérieur. La coïncidence, jeudi, entre l’audition de Dominique de Villepin et le dernier forum préélectoral de l’UMP, au cours duquel Nicolas Sarkozy a engrangé de nouveaux ralliements, a conforté l’impression d’isolement du chef du gouvernement. Après Philippe Douste-Blazy, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’est rangé derrière le président de l’UMP, ainsi que Rachid Kaci, candidat à la candidature UMP. Même le chiraquien Alain Juppé a paru épouser la cause de Nicolas Sarkozy en déclarant lors du forum de Bordeaux que « parfois, des ruptures sont nécessaires ». « Chacun à sa place, chacun dans son rôle », confiait le Premier ministre à des journalistes lors de son récent déplacement en Afrique. « Très au-delà des enjeux, des querelles, des batailles, le Premier ministre est au service de l’intérêt général des Français, en dehors et au-delà des clivages », disait-il. Le rôle de Dominique de Villepin semble définitivement arrêté jusqu’à avril 2007. Reste à écrire la suite du scénario.

L’épreuve Clearstream théoriquement derrière lui, Dominique de Villepin, entre incertitude et résignation, limite désormais ses ambitions à mener « jusqu’au bout » sa mission à Matignon face à un Nicolas Sarkozy dont la stature de futur candidat se renforce.

Inédite dans les annales judiciaires françaises, l’audition-marathon du Premier ministre – 17 heures –...