Les lecteurs ont voix au chapitre

Soyons Libanais Plus j’écoute nos politiciens, plus je me dis qu’ils ne sont pas la solution. Plus les jours passent, plus ces politiciens s’éloignent les uns des autres, plus ils sont intransigeants, plus ils nous poussent au désespoir et nos jeunes à l’émigration. Ils n’ont rien appris en 31 ans (bien qu’ils soient toujours les mêmes). Mais nous, nous avons compris: ils seront toujours le problème et jamais la solution. C’est pourquoi nous demandons, nous exigeons même, qu’ils se mettent de côté et qu’ils suivent la voie que tracent chaque jour des hommes responsables et réfléchis, qui ne se trouvent pas parmi eux, mais parmi les êtres cultivés qui forment l’élite pensante de ce pays. Et ceux-là se divisent en deux parties: – les journalistes qui ne prennent parti pour aucun de ces «dieux» destructeurs. Les journalistes qui nous éclairent car ils n’ont pas d’ambition personnelle sinon le bien du pays; – Les patriotes qui enseignent l’histoire, la politique sans être des partisans de quelque leader que ce soit. Est-ce trop demander que d’aspirer à vivre dans un pays où les gens seront reconnus pour leur nationalisme, leur intelligence, leur liberté de pensée, leur indépendance? Soyons libanais, ne renions pas notre religion, mais gardons-la pour nous, chez nous et dans nos lieux de culte. Soyons libanais, ne pensons en tout premier qu’au bien de notre pays. Soyons libanais dans notre diversité sans l’imposer aux autres. Enfin soyons libanais où que nous soyons. C’est là notre plus grande force. Elsie El-KHOURY Le droit de penser Général Michel Aoun, Dans une récente déclaration reproduite en page 2 de L’Orient-Le Jour daté du 19 décembre 2006, vous prétendez: «Je représente les chrétiens.» Je suis libanais chrétien, général, et vous ne me représentez pas! Nous n’avons ni la même culture politique ni la même vision du Liban. Peut-être même sont-ils nombreux les chrétiens que vous ne représentez pas. Vous pourriez à l’extrême rigueur parler d’un « Parti chrétien ». Quoique les Libanais aient suffisamment pâti d’étiquettes confessionnelles. Mais de grâce, pas de désinformation génératrice d’équivoques. Laissez à «quelques» chrétiens libanais le droit de penser et de s’exprimer par eux-mêmes, sans suivisme, librement. Paul Ph. EDDÉ Dernier appel C’est un appel que je lance au général Michel Aoun, lui qui se veut garant de la Constitution et des institutions constitutionnelles. Un appel en faveur de la signature de la pétition parlementaire qui accuse le chef de l’État de violation de l’article 41 de la Constitution et qui requiert les deux tiers de la Chambre pour qu’elle puisse le démettre. Mon général, il est toujours temps de se montrer objectif et non plus opportuniste, se servant des lois et des institutions pour ses propres buts. Car celui qui exige la chute d’un gouvernement parce qu’il le juge illégal (et j’ignore dans quel livre on peut lire cela) ne peut pas se taire face à la non-signature par le président de la République du décret appelant à l’organisation d’élections partielles au Metn, après qu’un député et ministre fut tombé en martyr. Vous devrez le faire par respect à votre électorat... Vous devrez le faire, mon général, pour ces 70% des chrétiens que vous dites représenter. Ces 70% veulent la paix. Ils veulent la sérénité perdue de la fête. Camille MOURANI