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Actualités - CHRONOLOGIE

STRATÉGIE Bernanke assoit finalement sa crédibilité à la tête de la Fed

Après des débuts mouvementés à la tête de la Banque centrale américaine, Ben Bernanke assoit lentement sa crédibilité aux yeux des marchés et des économistes. « Ben Bernanke mérite un 20/20 pour sa première année à la tête de la Fed », estimait récemment Marc Sumerlin, directeur du Lindsey Group, dans une contribution au Wall Street Journal. « La Fed de Bernanke n’a pas toujours été gracieuse ou élégante, mais elle a eu raison la plupart du temps », ajoutait-il. Ben Bernanke, qui vient de fêter ses 53 ans, avait pris la direction de la Réserve fédérale (Fed) en février. La tâche n’était pas aisée, car il lui fallait succéder au règne d’Alan Greenspan, adulé par les marchés et qui tenait la Banque centrale d’une main de fer. De plus, le nouveau patron de la Fed s’était lui-même emmêlé les pieds dans ses premières déclarations, ce qui avait contribué à semer le doute sur sa stature : évoquant une possible pause des hausses de taux, obligé à des rectifications laborieuses par médias interposés, il avait contribué à mettre les marchés en émoi. Beaucoup doutaient alors qu’il soit l’homme de la situation, alors même que l’économie américaine devait négocier un virage délicat avec la flambée des cours du pétrole et le ralentissement de l’immobilier. Aujourd’hui pourtant, l’avis d’une grande partie des économistes a radicalement changé. Au vu des derniers indicateurs, beaucoup estiment que la Fed a fait les bons choix et que, malgré les nombreuses critiques, les faits ont validé son scénario d’un atterrissage en douceur. Par exemple, les ventes de détail, publiées mercredi, ont enregistré une hausse inattendue de 1 % en novembre. « Il a vraiment bien interprété et prévu le rythme sous-jacent de croissance de l’économie américaine », a réagi John Lonski de Moody’s Investors Service. Les marchés de leur côté ne se sont jamais mieux portés : le Dow Jones a encore battu son propre record vendredi pour finir à 12 445,52 points en hausse de plus de 16 % depuis le début de l’année. M. Bernanke fait depuis son arrivée le pari que la croissance va ralentir lentement, sans entrer en récession, et que cela permettra d’infléchir l’inflation. Les bons chiffres des prix à la consommation (stables en novembre) ont aussi conforté son analyse. « Ces chiffres s’expliquent largement par la baisse des prix de l’énergie et par la concurrence étrangère. Cependant, une grande partie du crédit revient à la Fed », a assuré Kenneth Beauchemin de Global Insight. Économistes et marchés se sont aussi habitués à une Fed plus modeste sous la houlette de M. Bernanke. Alors que l’ancien président Alan Greenspan faisait la pluie et le beau temps à la Banque centrale, M. Bernanke apparaît plus en retrait. Il a laissé son bras droit – Donald Kohn, un disciple de Greenspan – et les responsables régionaux comme le chef de la Fed de Chicago, Michael Moskow, occuper le devant de la scène avec leurs déclarations sur les taux. Et les dissensions semblent plus admises, comme l’illustre le fait que l’un des gouverneurs, Jeffrey Lacker, ait constamment voté à l’encontre de ses collègues lors des quatre dernières réunions. « La nouvelle génération de banquiers centraux est arrivée », souligne M. Beauchemin. « C’est une génération imprégnée de l’expérience de ces deux ou trois dernières décennies. Plus que les subtiles inflexions de la politique monétaire, ce qui les intéresse est de s’engager de façon crédible pour maintenir l’inflation basse et stable à long terme », selon lui.
Après des débuts mouvementés à la tête de la Banque centrale américaine, Ben Bernanke assoit lentement sa crédibilité aux yeux des marchés et des économistes.
« Ben Bernanke mérite un 20/20 pour sa première année à la tête de la Fed », estimait récemment Marc Sumerlin, directeur du Lindsey Group, dans une contribution au Wall Street Journal.
« La Fed de Bernanke...