Plus de 100 millions d’euros de dons en 30 heures télévisées Le Téléthon a survécu à la polémique, les recherches continuent

Le Téléthon 2006 a comblé les espérances de ses organisateurs en recueillant plus de 101 millions d’euros de promesses de dons contre les maladies génétiques, un montant supérieur à l’an dernier en dépit d’une controverse avec l’Église catholique. Les trente heures de ce vingtième marathon télévisé sur les chaînes publiques et quelque 22 000 manifestations de solidarité à travers la France ont permis, de vendredi soir à dimanche matin, de recueillir 101 472 581 euros de promesses de dons, contre 99 millions en 2005. Les compteurs continuent cependant à tourner puisque l’an dernier, dix jours après la fin de l’événement télévisé, le Téléthon s’était achevé sur un total de 104,1 millions d’euros au bénéfice de l’Association française contre les myopathies (AFM), organisatrice de l’événement. Grâce à ces dons, l’AFM finance à 85% le Généthon, laboratoire de recherches sur les maladies génétiques. «Notre espérance était d’atteindre un montant au moins égal à celui de l’an passé pour ne pas avoir à limiter le nombre des programmes de recherches», s’est félicitée la présidente de l’AFM, Laurence Tiennot-Herment. Quelque trente essais thérapeutiques sur l’homme pour 25 maladies différentes sont actuellement en cours, pour un coût de 2 à 3 millions d’euros par an et par essai, selon Mme Tiennot-Herment. «Sans la générosité du public, on ne pourrait pas continuer», a-t-elle ajouté. Le président du Généthon, Bernard Barataud, a précisément annoncé le feu vert de l’Agence du médicament au premier essai de thérapie génique d’une maladie neuro-musculaire, grâce à des lots de «gènes médicaments» produits par le laboratoire. Cet essai concerne une des vingt formes de «myopathies de ceinture», la gamma-sarcoglycanopathie, qui se déclare à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte et prive peu à peu le malade de l’usage de ses jambes puis gagne les membres supérieurs, a expliqué la présidente de l’AFM. «Il s’agit d’une première mondiale pour cette maladie », a-t-elle souligné. L’incertitude du Téléthon portait cette année sur la mobilisation des donateurs, après la polémique lancée ces dernières semaines par des responsables catholiques qui ont dénoncé la recherche sur les cellules souches embryonnaires (moins de 1,5% du budget, selon l’AFM). Bien que l’Église catholique n’ait pas appelé à boycotter le Téléthon, cette controverse, « lancée à J-30, ne pouvait que nous nuire. Elle a provoqué un grand stress et une forte angoisse des malades et de leurs familles, selon Mme Tiennot-Herment. Mais les Français ont montré qu’ils maintenaient leur confiance en l’association.» Parrainé par les comédiens Thierry Lhermitte et Gérard Jugnot qui l’ont lancé vendredi soir, le vingtième Téléthon a, comme chaque année, mobilisé un grand nombre d’animateurs et d’artistes, de sportifs et plus de 100000 bénévoles. Leurs prestations étaient entrecoupées de témoignages de jeunes malades, exprimant leurs souffrances et leurs espoirs de traitement. Plus de 1,4 milliard d’euros ont été recueillis en vingt ans de Téléthon pour permettre à l’AFM de financer quelque 400 programmes de recherche.